Pour identifier de manière précoce les patients susceptibles de développer des problèmes après une greffe pulmonaire, le Pr Christophe Pison, du CHU de Grenoble-Alpes, mène une vaste étude auprès de 1.500 transplantés français.
La mucoviscidose, une maladie génétique rare qui touche 7.000 personnes en France, est désormais à l'origine d'une centaine de greffes du poumon par an, un chiffre multiplié par quatre depuis 2000 et qui devrait encore augmenter à l'avenir, selon l'association Vaincre la mucoviscidose.
La maladie affecte le fonctionnement des poumons et du système digestif. Elle se caractérise par la sécrétion d'un mucus anormalement visqueux (d'où le nom de la maladie). Alors que l'espérance de vie d'un malade atteint de mucoviscidose n'était que de sept ans il y a cinquante ans, elle dépasse aujourd'hui les 40 ans.
Malgré de gros progrès dans la prise en charge, la maladie ne se guérit toujours pas et la greffe de poumon reste l'ultime recours pour prolonger la vie du patient lorsque celui-ci atteint le stade de l'insuffisance pulmonaire terminale.
Le rôle de la pollution
Le Pr Christophe Pison du CHU grenoblois a ouvert une grande enquête auprès des transplantés. Avec des données sur la pollution à laquelle ils sont confrontés, sur leurs anticorps, leur génome ou leur microbiote pulmonaire, le Pr Pison espère pouvoir traiter le plus tôt possible ceux qui vont développer des bronchiolites ou des fibroses. "Avec 20 gènes, on peut prédire ceux qui vont se dégrader", relève-t-il, tout en pointant également du doigt la pollution atmosphérique.Pour les transplantés, la greffe change radicalement leurs conditions de vie. Alors qu'ils consacraient presque toute la journée à leurs traitements, ils n'y consacrent plus que 5 minutes le matin et 5 minutes le soir, selon le Pr Pison.
"Même si la maladie est toujours là, c'est un bonheur absolu, j'ai pu progressivement reprendre le sport, je peux parler sans reprendre mon souffle", témoigne Frédéric, 42 ans, greffé depuis trois mois.