Les ministres de la Transition écologique et de l'Agriculture, Nicolas Hulot et Jacques Mézard, ont autorisé l'abattage de deux loups supplémentaires, portant à 40 le nombre de ces animaux pouvant être tués sur une année. L’arrêté a été publié au journal officiel ce vendredi 16 juin 2017.
C’est l’une des premières mesures du nouveau ministre de la Transition écologique du gouvernement Macron et elle ne passe pas inaperçu.
Nicolas Hulot, en accord avec Jacques Mézard le ministre de l’agriculture, a autorisé l’abattage de deux loups supplémentaires d'ici la fin du mois.
"En supplément du nombre maximum fixé par l'arrêté du 5 juillet 2016 et par l'arrêté du 10 avril 2017, la destruction de deux loups (mâles ou femelles, jeunes ou adultes) peut être autorisée par les préfets", indique l'arrêté publié vendredi et cosigné par les deux ministres.
Le quota de loups pouvant être tués sur une année passe donc à 40.
Ces tirs sont autorisés par dérogation, le loup étant une espèce protégée en Europe.
La décision fait polémique
Cette décision a été fortement critiquée par le collectif CAP Loup (regroupant les associations Aspas, Férus et SEFPM), qui demande "l'arrêt des abattages et la mise en place d'une vraie politique de cohabitation entre les activités humaines et les loups".
Le 13 juin, le collectif a lancé une campagne "Stop aux tirs des loups", soutenue par des personnalités comme Yann Arthus-Bertrand, les acteurs Jacques Perrin, Hélène de Fougerolles, Brigitte Bardot ou l'humoriste Guillaume Meurice.
Tirs de loups sur l’année
Le 30 mai, un loup avait été abattu dans la Drôme, épuisant ainsi le quota de 38 animaux pouvant être tués sur un an, de juillet 2016 à juin 2017, pour protéger les troupeaux.
Depuis un an, les Alpes-Maritimes sont le département ayant enregistré à la fois le plus dégâts dans les troupeaux (près de 3.000 bêtes) et le plus de tirs d'abattage de loups (14).
Viennent ensuite la Savoie (1.780 bêtes, 6 loups tués), les Alpes de Haute-Provence (1.193 bêtes), le Var (928), les Hautes-Alpes (777) et l'Isère (709), selon un décompte non définitif.
Les autres loups abattus l'ont été dans le Var (5), les Alpes-de-Hautes-Provence (4), la Drôme (4), l'Isère (3) et les Hautes-Alpes (1), selon un décompte de la Direction régionale de l'Environnement (Dreal) d'Auvergne-Rhône-Alpes.
Selon l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), la population de loups augmente et atteint désormais quelque 360 individus en France.