La noix de Grenoble, un marché porteur jusqu'en Californie

Ce vendredi 30 septembre est la date officielle du début de la récolte de la noix de Grenoble. Un jour très attendu par les professionnels. Encore plus cette année, car le cru est excellent. Mais si le marché de la noix est porteur, il est perturbé depuis peu par un traité euro-canadien.

La noix de Grenoble est très appréciée sur le marché international. Ses premiers consommateurs sont allemands, puis italiens et espagnols. Globalement, ce sont 80% de la production française qui sont exportés internationalement. Plus de la moitié des 12 tonnes de noix de Grenoble produites dans la région en 2015 a été vendue à l'international.

Six Français sur dix en consomment au moins trois fois par mois. Dans ce contexte de forte demande nationale et internationale, les nuciculteurs de la région cherchent aujourd'hui à conforter la production et vantent les mérites de ce fruit à coque pour la santé. D'après des travaux menés par la faculté de médecine de Grenoble, la noix serait bénéfique pour le cœur, les artères, et réduirait le taux de cholestérol dans le sang. Raison de plus d'en consommer, selon les producteurs.

Reportage Jérôme Ducrot, Flore Bonnot, François Hubaud et Philippe Espitallier

Une noix de Grenoble de Californie ?


Mais il y a peu de temps, les accords d'échanges transatlantiques ont remis en cause la protection du label AOP de la noix de Grenoble. Ce traité euro-canadien protégera seulement 10% des AOP européennes.

Cette mesure est inquiétante pour les producteurs. "Ce traité impliquerait que les Canadiens, les Américains ou qui que ce soit, pourraient exporter des noix en Europe avec la mention "Noix de Grenoble, de Californie ou d'ailleurs", s'insurge Yves Borel, président du Comité interprofessionnel de la Noix de Grenoble.

Une crainte grandissante, car depuis plusieurs années, la noix de Grenoble "made in USA" a envahi le marché américain. Disponible sur le net, elle s'invite même en Europe. Ce qui pose déjà problème aux producteurs isérois.

"La Californie a de gros moyens et modifie son logo pour vendre dans les pays européens, où la noix de Grenoble est présente. Le logo devient très similaire au nôtre alors qu'il n'a rien à voir aux Etats-Unis", explique Catherine Petiet, directrice du Comité Interprofessionnel de la Noix de Grenoble. Uns similitude entre les logos qui pourrait tromper les consommateurs.

Reportage Joëlle Ceroni et Yves-Marie Glo
Intervenenats: Yves Borel, Président du Comité interprofessionnel de la Noix de Grenoble ; Catherine Petiet, Dir Comité Interprofessionnel de la Noix de Grenoble ; Michel Dantin, Député Européen (Parti populaire européen) chargé des questions agricoles

Bataille du pot de terre contre le pot de fer, la production française commercialisée par les nuciculteurs de l'Isère, de la Savoie et de la Drôme représente environ 10.000 tonnes de noix, contre les 700.000 tonnes américaines. Malgré les nombreux recours engagés par l'institut national des appellations d'origine (INAO), les procédures n'ont jamais abouti. Au Canada, l'appellation "noix de Grenoble" est même devenue un terme générique.

Pour Michel Dantin, député européen républicain, en charge des questions agricoles le traité est un bon accord qui protégera les gros labels, les plus menacés. "Si une fausse noix de Grenoble est commercialisée en France, nous avons les outils juridiques pour la sanctionner."

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