En Auvergne-Rhône-Alpes, plusieurs antennes du Planning familial dénoncent une baisse des subventions de l'Etat. Celle du Rhône perd plus de 40 000 euros. Une amputation de 30%. Entre surprise et colère, la présidente du Planning AURA nous déclare : "on va être obligés de supprimer des actions!"
Le grand public l'a découvert hier 31 juillet en écoutant France Inter. Les salariés du Planning familial AURA pas beaucoup plus tôt, à en croire sa présidente Françoise Laurant.
"On ne le sait qu'au milieu de l'année. On a travaillé tout le premier semestre en croyant qu'on aurait le même financement que l'an dernier... on a lancé des actions, il va falloir qu'on en arrête certaines !" s'indigne-t-elle.
"On avait pas pensé une minute que l'Etat nous dirait vous en faites trop !" ajoute-t-elle. Pourtant, le Planning familial est en relation permanente avec l'Etat qui mène depuis mars 2018 une réforme nationale des Établissements d’Information, de Consultation ou de Conseil Familial.
Selon la Préfecture du Rhône, cette réforme nationale "a nécessité un ré-équilibrage budgétaire entre les régions, lissé sur 10 ans, à enveloppe nationale constante". La Préfecture ajoute : "dans notre région, les effets financiers de la réforme ont été limités à une baisse de 9,06 %. Le Planning Familial du Rhône perçoit en 2019 le même montant de subvention qu’en 2018, soit 109 624 €".
Il semble que le Planning familial du Rhône n'ait pas tout à fait le même avis. C'est l'antenne la plus touchée d'AURA par cette baisse des subventions. La région serait "surdotée" comparativement à d'autres.
Françoise Laurant poursuit : "l'Education Nationale va le sentir passer... on a plus les moyens d'intrevenir en milieu scolaire !"
Et quand au rééquilibrage national, elle est très dubitative : "je ne suis même pas sûre que dans d'autres régions il y aura plus de moyens pour faire de nouvelles actions avec le soi-disant fric qu'ils nous prennent !"
Françoise Laurant a pris rendez-vous mardi prochain 6 août avec le député isérois LREM Olivier Véran, spécialiste des questions de santé, et proche du Planning familial de l'Isère quand il était encore socialiste, nous a confié la présidente du Planning familial AURA.
En Isère, le Planning familial va perdre 12 000 euros
C'est à Grenoble que le premier planning familial de France a vu le jour il y a plus de 60 ans. C'est-à-dire à une époque où la contraception et l'avortement étaient interdits.
Le Planning se bat encore sur tous les fronts pour permettre à chacun de vivre une sexualité libre et épanouie. Les missions s'élargissent mais les financements ne suivent plus.