C'est une opération "poussée" par l'association lyonnaise "Dignité Animale". Afin de récupérer les poules de réforme d'un éleveur de l'Isère, une communauté s'est organisée et le covoiturage est de mise pour récupérer les gallinacés promis à la retraite. Les réseaux sociaux y sont pour beaucoup.
L'association "Dignité Animale" est surtout connue pour ses rassemblements contre les magasins de fourrures ou près des cirques. Cette fois, la défense de la cause animale est passée par un grand appel à la solidarité. Voyant l'annonce d'un éleveur qui vendait ses poules de réforme pour 2 euros sur le Bon Coin, les membres de l'association ont mobilisé en masse pour les récupérer. Des adoptants sont venus de toute la France pour participer au premier sauvetage courant avril. 1.500 poules ont ainsi été sauvées de l'abattoir. Mais comme l'agriculteur de Ville-sous-Anjou en a remis 16.000 sur "le marché", -il renouvelle complètement son cheptel-, l'adoption a recommencé de plus belle.
Et là, la mobilisation est passée par Facebook avec carrément une page dédiée au sauvetage avec des conseils aux futurs propriétaires de poulettes: "Prévoir des cartons ou des caisses de transport pour chat/chien. Pensez à faire des trous dans les cartons afin que l'air puisse circuler. Les poules risquent de faire leurs besoins, l'idéal consiste ainsi à mettre au fond des cartons, un sac plastique, et le recouvrir de journaux ou de paille".
L'intérêt est tel qu'il a bien fallu organiser le covoiturage des poules pondeuses! Extraits de quelques messages postés: "Est-ce qu'il y a des covoiturages sur Paris ou Seine-et-Marne?"; "Je suis du côté de Nantes, je peux accueillir 2/3 poulettes. Donc si quelqu'un passe dans le 44, j'ai de la place!"; "J'ai loué un camion de 20m3, je vais donc aller chercher au moins 600-700 poules et j'ai ABSOLUMENT besoin de beaucoup de personnes prêtes à accueillir quelques cocottes!"...
La solidarité autour des cocottes a donné lieu à une carte du covoiturage avec les demandes et les propositions de voyages jusqu'en Isère. Des Belges envisagent même de venir et de faire 1.400km pour en ramener chez eux!
Une mobilisation qui a vraiment surpris l'éleveur, Vianney Meunier, sachant qu'à l'origine il avait mis ses poules en vente pour éviter de payer le transport jusqu'à l'abattoir! La détermination des "sauveteurs" l'épate. "Ce sont des jeunes vraiment bien!", explique-t-il par téléphone. Entre le samedi 23 et le lundi 25 mai, les adoptants pourront toutefois se rendre directement à l'élevage pour prendre possession de leurs volailles, au moment où le bâtiment sera vidé.