Avec 4 milliards de tonnes d'équivalent CO2 par an, l'industrie textile est l'une des plus polluantes de la planète. Cette pollution pourrait être réduite avec d'autres méthodes de production et de consommation. Des solutions existent. Etat des lieux.
"J'ai plus rien à me mettre ! " Que celui ou celle qui n'a jamais prononcé cette phrase devant sa penderie lève la main ! Rares sont ceux qui ne cèdent pas à la tentation d'un nouvel achat. Il viendra alourdir penderies et autres commodes. Sachant que chaque Français achète en moyenne 10 kg de vêtement par an pour n'en recycler que 3,4 kg, "alourdir" est le bon terme. Se vêtir n'est évidemment pas répréhensible mais quand on prend conscience que l'industrie textile est l'une des plus polluantes de la planète, on se doit de réfléchir à nos habitudes de consommation.
Parce qu'avant d'arriver dans notre penderie, le nouvel achat, a de grandes chances d'avoir voyagé en avion depuis le Bengladesh, la Chine ou le Pakistan où il aura été fabriqué dans des conditions de travail indignes et pour des salaires miséreux. Le plus souvent, ce petit achat est en fibres synthétiques produites à partir de pétrole et dont des microfibres plastiques sont relâchées à chaque lavage . Ainsi,chaque année se sont l'équivalent de 24 milliards de bouteilles en plastique qui sont relâchées dans la nature.
Pour le nouvel achat, on peut préférer le coton grand consommateur d'eau douce - un tee-shirt = 70 douches- et de pesticides.
Restent les matières futuristes comme la viscose et le lyocell dont les fibres artificielles sont obtenues à partir de la cellulose de bambou, d'eucalyptus, de soja ou de maïs. Des produits biodégradables mais dont la fabrication nécessite des composants chimiques à haute toxicité comme l'acide sulfurique et disulfure de carbone entre autres très inflammables...
Enfin il y a la laine dont on n'est pas complètement sûr de la qualité des élevages à travers le monde.
En France, la filière textile-habillement ce sont plus de 60 000 emplois ( plus d'un million dans le monde). 25% des ventes mondiales sont réalisées par des entreprises françaises sur l'ensemble de la filière : luxe, habillement, textiles techniques pour le sport, la médecine ou l'industrie. Fin septembre le gouvernement a donné une nouvelle feuille de route pour une industrie textile plus respectueuse de l'environnement : textiles plus vertueux, réduction des coûts de réparation, développement des collectes de textiles usagés, recyclage, réparation... Près d'un milliard devraient être investis. Il s'agit de moins peser sur la planète tout en maintenant une filière qui compte 2100 entreprises sur le territoire dont plus de 500 en Auvergne-Rhône-Alpes. Faire du linge plus propre, certains s'y sont déjà mis.
Crédits : La Jolie Prod. Alexis Muller, Nicholas Murray, Natacha Badoz, Marie-Coralie Delattre, Nastasia Haftman
Recycler, donner une seconde vie à nos vêtements, trier plus et mieux, organiser des vides-dressings à la maison, privilégier les écolabels, les solutions individuelles ne manquent pas. Pour aller encore plus loins, c'est avec Lise Riger dans l'info en +, chaque vendredi sur france3. L'hebdo plus vert de votre région.
Vendredi 6 janvier, à 18H30 sur France3 Auvergne-Rhône-Alpes, dans l'info en + , Lise Riger reçoit Corinne Farace, déléguée générale du pôle de compétitivité Techtera et Maxime Baldassin, co-fondateur de Youkan, entreprise clermontoise de mode éthique et éco-responsable.