Décédé samedi 20 janvier, Paul Bocuse a inspiré plusieurs générations de chefs. En Auvergne, ceux qui l’ont côtoyé se souviennent d’un homme aussi généreux que sa cuisine.
Jacques Decoret, chef d’un restaurant étoilé à Vichy, a rencontré Monsieur Paul pour la première fois dans les années 90. « La première fois que je l’ai côtoyé, j’avais les yeux qui brillaient et la langue qui pendait ! » se rappelle le chef étoilé. À l’époque, le cuisinier œuvre dans la maison Troisgros en campagne roannaise. « On avait organisé un repas à Paris. J’avais dû me changer dans les mêmes vestiaires que Paul Bocuse, raconte Jacques Decoret. Je le vois qui arrive et qui se change en même temps que moi. Là je vois un tatouage sur son épaule avec un coq. Et je me dis : mais c’est quoi ce Bocuse avec un tatouage ? »
Régis Marcon, triple étoilé au guide Michelin, faisait partie de la garde rapprochée de Paul Bocuse. C’est notamment lui qui préside les Bocuse d’Or, un concours de cuisine créé par le Pape de la Gastronomie en 1987. « Paul Bocuse, ça reste un homme, un visage, et quand même un événement majeur qu’est le Bocuse d’Or. C’est devenu un événement international ».
Un concours qu'a remporté par le chef Serge Vieira en 2005. Aujourd’hui double étoilé à Chaudes-Aygues, dans le Cantal, il se remémore cette victoire qui l'a fait entrer dans la cour des grands chefs. « Peu de temps après ma victoire aux Bocuse d’Or, j’arrive en retard au brunch organisé à Collonges. Tout le monde était sur le départ et Paul m’a dit de venir manger un bout en cuisine. On a passé une heure et demie ensemble à manger un tournedos Rossini et des crêpes suzettes. Et c’est vrai qu’il avait une générosité, il aimait partager avec les gens ».
Les obsèques de Paul Bocuse auront lieu vendredi 26 janvier à la cathédrale Saint Jean de Lyon en présence des chefs auvergnats qui lui rendront un dernier hommage.