Des soldats de la 27ème brigade d’infanterie de montagne viennent d'atterrir dans le nord de la Norvège pour un entraînement de grande envergure avec 15 000 soldats venant de tous les pays membres de l'Otan. Le tout dans des conditions de froid extrême.
Ils ont été immédiatement plongés dans le vif du sujet. Ou plutôt dans le froid extrême de leur opération. Dimanche 1er mars à 21 heures, l’avion de l’armée de l’air atterrit sur la piste enneigée de l’aéroport de Bardufoss, à plus de 1 500 kilomètres au nord d’Oslo. Non loin du cercle polaire arctique, donc. Les chasseurs alpins font leurs premiers pas sur le sol norvégien de nuit, par -20°C.
L’excitation est alors palpable au sein des différentes unités mobilisées pour cet entraînement géant qui regroupe près de 15 000 soldats venus de tous les pays membres de l'Otan (Organisation du traité de l'Atlantique nord). L'objectif de cette opération : tester la capacité des armées des pays membres de l'alliance à mener des activités de combat à haute intensité dans des conditions hivernales extrêmes. Parmi eux, 400 hommes de la 27e brigade d’infanterie de montagne (Bim) basée en Isère.
La force française est composée par les différentes unités de la 27e Bim : chasseurs alpins du 27e BCA d’Annecy, artilleurs de montagne du 93e régiment d'artillerie de montagne (Ram) de Grenoble, légionnaires sapeurs de montagne du 2e régiment étranger de génie (Reg), cavaliers et commandos montagne du 4e régiments de chasseurs de Gap. Un médecin et des infirmiers issus des troupes de montagne les accompagnent également. Le bataillon, sous le commandement du colonel Morel, devient en Norvège la Task Force "Arctic Tiger". Un nom impressionnant pour une opération qui l'est tout autant.
"C'est comme faire du combat en haut des sommets et en plein vent"
Pour ces militaires français, les premiers jours ont été intenses. Il faut préparer et mettre en œuvre l’ensemble des matériels pour la manœuvre, notamment ceux qui permettent de vivre et de combattre dans ce milieu extrême : des tentes spécifiques pour s’abriter en Arctique, des pulkas (traîneaux à tirer lors des infiltrations à ski pour emporter le matériel lourd), des véhicules articulés chenillés (VAC) qui permettent de progresser sur les terrains très enneigés.
"Il faut déceler les mouvements de terrains, les lacs gelés et les rivières sous les 2 mètres de couche de neige", expliquent les conseillers norvégiens qui sont présents les premiers jours. Les chasseurs alpins sont rapidement montés en puissance, pas refroidis par les conditions extrêmes qui s’imposaient à eux.
Les sections ont poussé toujours plus loin les reconnaissances sur le terrain, et ont testé leur capacité au combat ainsi que leurs facultés à durer dans un environnement particulièrement hostile. Le sergent Edgar, chef de groupe, raconte : "Si on transpire pendant une phase d’assaut, il faut savoir se remettre rapidement en condition pour ne pas geler après. Il faut pouvoir durer dans cet environnement inhospitalier pour l’homme. Ici, c’est comme faire du combat en haut des sommets et en plein vent chez nous : il faut posséder des savoir-faire spécifiques et ne pas traîner !"
Après ces entraînements et cette première prise de contact avec le terrain, l'opération Cold Response 2020 débutera officiellement le 12 mars et durera jusqu’au 18 mars.