Ce lundi est la dernière journée de consultation en ligne du futur plan national concernant le loup et les activités d'élevage qui sera lancé en 2018.
La consultation publique concernant le plan d’action national sur le loup et les activités d’élevage s’achève. Dès demain, les internautes ne pourront plus donner leur avis sur le sujet.
Parmi les grandes mesures du plan ; le seuil de 500 loups «pour atteindre une population viable de loups sur le territoire français». La population actuelle est estimée à 360 individus, selon l’office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Pour Nicolas Hulot, ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire « la cohabitation avec la grande faune sauvage, en particulier avec le loup, constitue un enjeu majeur pour nos sociétés. C’est une part essentielle de la biodiversité qui constitue l’avenir de l’humanité.»
L’autre point de discussion lancé par le ministère concerne les tirs. Le nouveau plan loup prévoit que 40 loups pourront être abattus jusqu’au 31 décembre 2018. Selon le plan, la priorité veut être donnée aux tirs de défense. Le plan vise aussi à «mieux caractériser les situations justifiant la réalisation de tirs de prélèvement».
Sous la consultation, les internautes s’écharpent. Avec près de 5 000 commentaires, ils montrent des avis tranchés, lancent des appels à la biodiversité ou au soutien des éleveurs.
Maires, associations et Etat ; la grande bataille
En octobre, la perspective d’une augmentation du nombre de loups présents dans la région avait provoqué la colère de maires. Les élus, écharpe sur l’épaule et fusil en main, menaçaient de tuer eux-mêmes et illégalement des canidés. Et ce, à cause des dispositions du plan loup, qu’ils ne jugent pas adaptées aux problèmes rencontrés par les éleveurs et en particulier le cadre légal qui entoure les tirs.
Ils expliquent que, selon eux, «les tirs d’effarouchement ne sauraient suffire à éloigner les prédateurs de leurs proies. Il faut que chaque troupeau puisse être activement défendu, par des tirs de défense ciblés mais aussi par des tirs de prélèvement partout où ils seront nécessaires, sans exclure le prélèvement de groupes de loups en situation d’attaque. Cela implique une souplesse administrative dans la définition du plafond de prélèvement, qui doit prendre en compte, au fil de l’année, la réalité vécue par nos éleveurs et leurs troupeaux, par nos communes et leurs élus».
Autre point de divergence : les indemnisations des victimes. Ils estiment que l’indemnisation des victimes des loups ne peut être conditionnée au bon usage des mesures de protection parce que nombre de troupeaux ne sont pas efficacement protégeables malgré les bergers, clôtures et chiens.
Ainsi, ils réclament que le plan loup prenne «toute mesure possible pour la défense active des troupeaux, appuyée par les tirs nécessaires, afin que personne ne soit obligé de recourir au braconnage et à l’illégalité».
Une réclamation qui apparaît un an après un combat judiciaire articulé autour de l’abattage du loup. Les pro et anti-loups s’écharpent sur le sujet depuis des années. Des associations en faveur du loup protestaient contre l’augmentation du plafond de loups pouvant être abattus (24 en 2014/2015, 36 en 2015/2016). Des recours avaient été déposés par ces dernières, qui estimaient que ce plafond nuisait au maintien de l’espèce en France. Ils ont été déboutés par le Conseil d’Etat.