Polémique autour de la chasse à la marmotte : une pratique "culturelle et traditionnelle" dans les Alpes

Alors que la saison de chasse redémarre ce dimanche, un député des Alpes-Maritimes souhaite interdire la chasse à la marmotte. Une pratique "culturelle et traditionnelle" qui perdure dans nos territoires alpins même si elle est désormais "anecdotique", d'après les chasseurs. Explications.

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C'est un rongeur qui s'est imposé petit à petit comme l'emblème de nos montagnes. Dans la publicité, sur les dépliants touristiques (et dans les spots humoristiques de France 3), la marmotte est devenue "l'animal trop mignon" des Alpes.

Un statut à part qui a conduit Loïc Dombreval, député LREM des Alpes-Maritimes, à demander l'interdiction de la chasse à la marmotte.

"Entre pratique culinaire marginale et cible d'entraînement, cette chasse est inacceptable", s'insurge sur Twitter le vétérinaire de formation qui est aussi président du groupe d'études sur la condition animale à l'Assemblée. Il souhaite la voir proscrite au niveau national.
 


Une pratique "marginale"

Dans les Alpes, la chasse à la marmotte reprendra bien ce dimanche. Elle sera autorisée pendant trois semaines en Isère et pendant près de deux mois en Savoie et en Haute-Savoie, si l'on en croit les arrêtés préfectoraux.

Des études sur des ossements montrent que le rongeur est chassé depuis des millénaires dans les Alpes occidentales, la marmotte étant jadis recherchée pour sa graisse et sa fourrure. Une "chasse traditionnelle" que perpétuent "certains anciens" s'accorde-t-on à dire dans les fédérations de chasse de ces départements. 

"C'est très marginal", estime André Mugnier, patron des chasseurs haut-savoyards. L'an dernier, "8 marmottes ont été prélevées" en Haute-Savoie. En Isère, douze bêtes ont été abattues en 2020, contre 17 en 2019 et 91 en 1998, la première année d'instauration du carnet de chasse.

"La pratique est en perte de vitesse", remarque Sébastien Zimmermann, technicien spécialiste du petit gibier de montagne au sein de la fédération iséroise qui compte près de 17 000 chasseurs. "Les jeunes n'ont pas envie de chasser la marmotte", confirme Alain Siaud de la fédération de chasse de l'Isère.
 

"Un mets qui se partage"

Pierre Sicard tient, lui, à défendre cette "vraie chasse de montagnards" "qui fait toujours plaisir aux gens". "C'est un mets qui se partage", réagit le directeur de la fédération de chasse de Savoie. Il met en avant la dimension "culturelle et patrimoniale" de cette pratique. En Savoie, "on peut atteindre plus de 400 animaux prélevés par an", ajoute-t-il. 

En comparaison, 3500 sangliers sont tués chaque année et 9000 bêtes abattues dans le cadre du plan de chasse du grand gibier dans le département.

Les chasseurs invitent leurs détracteurs à voir au-delà de la photo de carte postale : pour eux, la marmotte est aussi un rongeur qui occasionne des dégâts. Les galeries creusées en sous-sol entraînent des affaissements de terrains où paissent les bêtes.

A la fédération de chasse de l'Isère, Alain Siaud rappelle que "la marmotte a d'autres prédateurs" : les rapaces (et notamment les aigles royaux), mais aussi les patous ou les loups.  

Tous s'accordent à dire que l'interdiction de la chasse à la marmotte "est un non sujet". Il s'agit pour eux d'une "position dogmatique", d'un "point de vue personnel", ou d'une "envie de faire le buzz" du député maralpin.

 

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