"Bouclier de vidéoprotection", brigade régionale, suppression des aides aux parents de délinquants: le président sortant d'Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, a présenté mardi un "plan d'action contre l'insécurité" dont il veut faire sa priorité s'il est réélu en juin.
Ce plan sort en principe du champ d'action régional, la lutte contre l'insécurité relevant "de l'Etat et du gouvernement", a reconnu l'élu LR.
Mais "ceux qui disent que ce n'est pas une compétence de la région se cherchent des excuses pour ne rien faire", "ce sera l'un des choix dans cette campagne", a ajouté M. Wauquiez.
Un récent sondage a montré que la délinquance était la première préoccupation des électeurs en Auvergne-Rhône-Alpes, devant le chômage ou l'environnement.
Le sortant se félicite, déjà, d'avoir porté "de zéro à 160 millions d'euros" le budget régional consacré à la sécurité sur le mandat écoulé, en développant la police ferroviaire, en finançant l'installation de 6.000 caméras dans des communes ou en équipant les lycées de portiques. Il s'engage à le doubler en multipliant par deux les effectifs de la police ferroviaire, en installant des caméras dans les cars de transport scolaire et 10.000 autres supplémentaires dans des communes.
Des brigades régionales de sécurité et des boutons d'alerte
L'élu prévoit aussi d'expérimenter "un système de reconnaissance faciale", dont le cadre juridique restera à préciser, et de créer des "brigades régionales de sécurité", comme il en existe déjà en Ile-de-France, pour sécuriser les abords des lycées.
Il compte distribuer des "boutons d'alerte" aux 130.000 commerçants de la Région et des "boîtiers d'alerte" aux femmes victimes de violences conjugales; financer l'équipement de polices municipales et de lieux d'entraînement pour les forces de l'ordre; proposer des travaux d'intérêt général pour les délinquants condamnés à ces peines.
Accompagné du maire de Valence Nicolas Daragon (LR), qui a déjà expérimenté pareil dispositif dans sa commune, M. Wauquiez a enfin annoncé qu'il supprimerait l'accès aux aides régionales (bourses de formation, pass culture, réductions dans les transports, gratuité des manuels scolaires, etc.) pour les "délinquants multirécidivistes", mineurs ou adultes, sur proposition des maires concernés.
L'ancien ministre de Nicolas Sarkozy a justifié ces mesures par "une situation qui se dégrade", à l'issue d'une visite des locaux de police municipale de Rillieux-la-Pape en banlieue lyonnaise. "C'est complètement dingue, c'est complètement hallucinant", a-t-il dit en y visionnant les images d'une récente agression de policiers aux côtés du maire LR de la commune, Alexandre Vincendet.