L'ancien président PS de la Région Rhône-Alpes dénonce, dans une tribune publiée mercredi 6 avril dans Le Monde, le "populisme de droite" de son successeur Laurent Wauquiez (LR) qui, selon lui, "réactive la stratégie" de rapprochement avec le Front national de Charles Millon, en 1998.
"Depuis son 'laboratoire' d'Auvergne Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez veut s'attacher à façonner un bloc de droite et de droite extrême, qui aura un poids politique d'autant plus important qu'il épousera les mouvements de l'opinion et les évolutions du ressenti de la société", estime Jean-Jeack Queyranne, évoquant la "défense des classes moyennes, la lutte contre l'assistanat, le soutien au populisme conservateur de la 'Manif pour tous' et la rupture avec la position de la droite française sur la construction européenne".
Pour l'ancien président de Région, "faisant le pari qu'elle peut servir son ascension personnelle, Laurent Wauquiez réactive aujourd'hui cette stratégie qui, dans un contexte de crises, risque de prospérer et de mettre à mal les valeurs de la République".
"Discours ultra-sécuritaire"
M. Queyranne dénonce également le "discours ultra-sécuritaire" de son successeur qui "sous couvert de moderniser le fonctionnement de l'institution,la maltraite (...) et bride les droits les plus élémentaires de l'opposition", ainsi que son "budget en trompe l'oeil", qui "érige des économies dérisoires pour mieux masquer le travail de déconstruction et de sape de ce qui a fait la réussite des deux régions"."En 100 jours, Laurent Wauquiez a surtout posé les bases de la construction de son ambition politicienne", conclut M. Queyranne, pour qui Laurent Wauquiez prépare "une machine de guerre en guettant la chute de Nicolas Sarkozy".