La question de la place de l’environnement dans la pratique des sports et activités hivernales est de plus en plus présente en Auvergne-Rhône-Alpes. Une tribune a été publiée le 17 janvier pas des professionnels du secteur et des élus, qui militent pour repenser sa façon de vivre la montagne.
Avec les remontées mécaniques toujours à l’arrêt, en Auvergne-Rhône-Alpes, les stations de ski fonctionnent au ralenti. Ce repos forcé est, pour certains, l’occasion de questionner notre manière de profiter de la montagne. Une tribune a été publiée dimanche 17 janvier et signée par de nombreux acteurs de la montagne et élus d’Auvergne-Rhône-Alpes. Intitulée « Pour vivre en harmonie avec la montagne », la tribune est un appel à plus de respect de la nature dans la pratique des sports d’hiver. « Le débat actuel sur l’ouverture des remontées mécaniques lié à la pandémie, reviendra en boucle dans l’actualité de la région dans les années à venir. L’ouverture des stations de sports d’hiver en décembre est malheureusement inéluctablement conditionnée au dérèglement climatique. Il faut saisir l’occasion de réfléchir avec l’ensemble du secteur professionnel et économique de la montagne à la transition à mettre en œuvre pour réduire autant que possible les dégâts humains et environnementaux, et redonner des perspectives à long terme sur les flancs de nos montagnes », peut-on lire sur le site internet Appel Aura Ecologie.
Les propositions de la tribune
Parmi les signataires, on retrouve Émilie Le Fur, triple championne d'Europe de cross triathlon, François Astorg, maire d'Annecy, Thomas Dossus, sénateur écologiste du Rhône, Franck Piccard, champion olympique de ski alpin / super-G ou encore Eric Piolle, maire de Grenoble. Des géologues, sportifs, guides de haute-montagne, glaciologues ainsi que d’autres acteurs du secteur de la montagne et de la préservation de l’environnement ont signé cette tribune. Elle propose, entre autres, de :
- Développer des activités à faible impact environnemental.
- Transformer les stations de ski en stations de montagne pour diversifier l’offre d’activités et rendre les stations plus attractives en hors-saison.
- Soutenir les AOP et favoriser l'installation des nouveaux agriculteurs.
- Ne pas réaliser de travaux "pour de nouvelles pistes, pas d'extension des domaines skiables, pas de nouvelles remontées mécaniques ni de canons à neige, pas de nouvelle retenue collinaire ; rénover les anciennes, proposer des liaisons plus propres avec les vallées, faciliter l'accès des stations et villages de montagne au plus grand nombre avec des modes de transport les moins carbonés possibles."
- Rendre les activités hivernales plus accessibles : " En finir avec des positionnements de stations qui visent un public international de plus en plus restreint, mais dépendent d’investissements subventionnés par de l'argent public, quand à 100 km de là à peine certains enfants n'ont jamais profité d'une journée de glisse !"
- Préserver les derniers espaces naturels en les sanctuarisant et créer des nouveaux espaces naturels protégés, refuges d’une biodiversité exceptionnelle et menacée.
- Proposer un plan pour le logement des saisonniers, encadrer le foncier et les prix des loyers en montagne.
Les habitants de la région sont invités à signer également la tribune. Pour rappel, dans la région, la montagne représente 67% du territoire, selon une étude datée de juin 2020. Elle compte 203 stations de ski, et est la première destination mondiale pour le tourisme d’hiver.