Eric Piolle, le maire EELV de Grenoble, a pointé, ce mardi 1er décembre, les "incohérences" et le "discours anachronique" du gouvernement qui engage un plan de relance autoroutier à l'heure de la conférence de Paris sur le climat. Il pense notamment au projet d'élargissement de l'A480.
"La COP21 s'ouvrait hier, on peut difficilement porter à la fois des ambitions pour la planète et avoir un plan de relance autoroutier", a estimé Eric Piolle au cours d'une conférence de presse.
A Grenoble, ce plan autoroutier prévoit l'élargissement d'une autoroute urbaine, l'A480, qui passerait en deux fois trois voies. La Ville de Grenoble a déposé un recours gracieux auprès du Premier ministre pour demander l'abandon de ce projet, annoncé par un décret du 21 août. "Ça me semble un non respect du territoire assez terrible (...) particulièrement ici (à Grenoble) où l'attention à l'environnement est marquante et ancienne", a estimé l'élu écologiste en évoquant un "projet mégalo", "anachronique".
"La logique est de faire une deuxième vallée du Rhône ici, qui passe sous les fenêtres de gens qui sont déjà les plus exposés à la pollution", a-t-il ajouté. D'un coût de 300 millions d'euros, il s'agirait selon lui du "plus gros investissement des 15 dernières années et des 15 prochaines années" sur l'agglomération.
Interview réalisée par Jordan Guéant et Florine Ebbhah
En octobre, le préfet de l'Isère, Jean-Paul Bonnetain, avait défendu ce projet en disant qu'il visait à "contribuer à la fluidité des déplacements dans Grenoble" et à "restaurer les conditions de sécurité". "Il ne s'agit pas d'amener plus de trafic à Grenoble".
Le plan de relance autoroutier prévoit la réalisation de 3,27 milliards d'euros de travaux par les sept principales sociétés d'autoroute (APRR, AREA, ASF, Cofiroute/Vinci, Escota, SANEF et SAPN), en contrepartie d'un allongement de la durée de leur concession de deux ans et demi en moyenne.