Gérard Dubois vient d'être nommé chevalier de la Légion d'honneur. Le maire de Pessat-Villeneuve, dans le Puy-de-Dôme, a contribué à l'accueil des migrants dans sa commune. Il s’est battu pour ses convictions.
C’est en regardant sa page Facebook qu’il a appris la nouvelle. Gérard Dubois, voit le message évasif d’une de ses amies, il ne comprend pas et lui envoie des points d’interrogation, elle lui répond en lui transférant le lien du journal officiel annonçant qu’il est nommé chevalier de la Légion d'honneur, pour avoir initié l'accueil des migrants dans sa commune.
"J’étais vraiment ému. J’ai pensé à mon père qui est décédé depuis peu. Il aurait été fier de son fils. C’est beaucoup d’émotion et de fierté. J’associe immédiatement ma famille, l'équipe municipale et les associations et tous les bénévoles qui ont contribué à l’accueil des migrants. C’est un vrai travail collectif " explique Gérard Dubois, maire de Pessat-Villeneuve (Puy-de-Dôme).
C’est en regardant les actualités et en voyant la photo du petit Aylan, mort, échoué sur une plage turque que Gérad Dubois se fait un devoir d’accueillir des migrants. "J’ai pris conscience que des choses catastrophiques se passent près de chez nous. Cette photo secoue les consciences, on ne peut pas rester indifférent" explique-t-il.
La municipalité décide d’ouvrir un Centre d’Accueil et d’Orientation. En octobre 2015, 48 migrants arrivent de Calais en bus. Un an après, 44 autres migrants de la jungle sont accueillis. En janvier 2017, une cinquantaine d'hommes, de femmes et d'enfants arrivent, cette fois, de Paris.
"Je me suis battu pour accueillir des migrants dans ma commune"
A ce jour, la ville de Pessat-Villeneuve a ouvert ses portes à 136 migrants. Ils se trouvent, aujourd’hui, dans des centres d’accueil ou des centres d’hébergement dans les villes de Riom ou Clermont-Ferrand.
"Cela n’a pas été facile, cela a même été très dur. J’ai vécu des jours très difficiles, très violent. J’ai été placé sous protection policière. J’ai reçu des lettres anonymes, j’ai eu des tags d’insultes, j’ai été condamné à mort sur des sites d’extrême-droite. Tout ceci m’a renforcé. Je me suis battu en faveur de l'accueil des migrants dans ma commune" souligne Gérard Dubois.
Cet accueil a mobilisé 80 bénévoles, sur une commune de 500 habitants. Le maire de Pessat-Villeneuve regarde maintenant vers l'avenir : "Je souhaite que l’on puisse accueillir les migrants dignement et de façon pérenne".