Samedi 22 avril, le carnaval d’Ambert, dans le Puy-de-Dôme, s’est tenu. A la fin du cortège, un Monsieur Carnaval à l’effigie du président de la République, Emmanuel Macron, a été brûlé. Une enquête pour outrage a été ouverte.
Après trois ans d’absence pour cause d’épidémie de COVID, le carnaval d’Ambert, dans le Puy-de-Dôme, a fait son retour samedi 22 avril. Il s’agit d’un retour plutôt remarqué. En effet, comme le veut la tradition, à la fin du cortège, un Monsieur Carnaval a été brûlé, sauf qu’il représentait le président de la République, Emmanuel Macron, comme le rapporte le journal La Montagne. Le parquet de Clermont-Ferrand indique qu’une enquête a été ouverte : « Il s’agit d’une enquête à l’initiative de la brigade de gendarmerie d’Ambert. Des gendarmes étaient présents pour sécuriser le carnaval ce samedi. Ils ont constaté qu’une effigie représentant le président de la République avait été brûlée. La brigade locale a initié une enquête qui est qualifiée pour le moment d’outrage en réunion envers une personne dépositaire de l’autorité publique ».
Des auditions à venir
Le parquet explique comment l’enquête va se dérouler : « Les gendarmes sur place ont pu voir les personnes qui étaient présentes et ont pu faire des photos ou filmer la scène. A partir de cela, dans les jours qui viennent, ils vont auditionner les personnes qui ont été identifiées pour qu’elles s’expliquent sur les faits, et notamment pour voir s’il y a eu une préméditation de ce geste ». De son côté, Guy Gorbinet, maire (SE) d’Ambert, ne comprend pas une telle dérive : « C’est un carnaval qui était fait pour les enfants. On brûle Monsieur Carnaval mais mettre l’effigie du président de la République n’est pas normal. Il ne faut pas tout mélanger. Ce n’est pas très intelligent pour moi. Je sais qu’il va y avoir certainement une procédure, faite par les gendarmes. C’est par eux que je l’ai appris ».
Un maire qui dénonce un "mélange des genres"
L’élu poursuit : « A un moment donné on peut être en désaccord mais il ne faut pas mélanger les genres. Le carnaval qu’on avait autorisé était la fête des enfants. Ce n’est pas admissible qu’on fasse un tel amalgame. Ce qui s’est passé hier pouvait être fait autrement. On est des républicains. On peut ne pas être d’accord mais c’était un événement festif et il fallait mettre des limites ». Guy Gorbinet va contacter les organisateurs de ce carnaval, Unipop et les Lococotiers : « Je vais revoir les choses de mon côté en tant que maire avec les organisateurs pour avoir quelques explications. Nous avions autorisé la manifestation et pris des arrêtés ». La justice ne plaisante pas avec ce genre de geste. « Pour ce type d’outrage, une peine d’emprisonnement de deux ans est encourue, et une amende à hauteur de 30 000 euros » insiste le parquet de Clermont-Ferrand.