Parents d’élèves, élus municipaux et habitants de Marsac-en-Livradois, dans le Puy-de-Dôme, étaient mobilisés, le 15 février, devant l’école primaire de la commune. Depuis cinq jours, ils manifestent contre la fermeture d’une classe prévue pour la rentrée 2019.
La décision de l’académie est arrêtée depuis le 6 février, mais les parents d’élèves n’en démordent pas. Impossible pour eux d’accepter la fermeture d’une classe de l’école primaire de Marsac-en-Livardois, dans le Puy-de-Dôme. Alors le 15 février, ils étaient encore plusieurs dizaines à se mobiliser, comme depuis le début de la semaine.
Un sentiment d’abandon
« On défend notre réalité, expose Muriel Duret, déléguée de parents d’élèves, ce n’est pas parce qu’on est en zone rural qu’on doit être laissé pour compte. » À l’image des parents et élus municipaux mobilisés, elle refuse les conséquences de la nouvelle carte scolaire. À la rentrée 2019, l’école devrait avoir à répartir près de 120 élèves en cinq classes, au lieu de six.Des représentants de parents d’élèves et d’élus ont obtenu une audience, dans l’après-midi du 14 février, auprès de Philippe Tiquet, inspecteur académique du Puy-de-Dôme. S’il se dit à l’écoute et prêt à discuter, il tient tout de même à souligner le bilan de cette carte scolaire : « Nous fermons certes 15 classes mais nous en ouvrons 19, quand l’année dernière nous en fermions une trentaine. Aucune école ne ferme, et en plus de cela, 9 postes seront créés malgré une importante diminution d’effectifs, puisque nous avons perdu 900 élèves en 4 ans sur le département. »
Préserver les zones rurales
Pour Muriel Duret, dont le fils est en CM1 à Marsac-en-Livardois, l’inquiétude qui règne porte aussi sur le plus long terme. « La population de la commune s’accroit, 13 lots de constructions viennent d’être mis à disposition, on va encore accueillir des familles, et à l’horizon 2021 on devrait déjà avoir retrouvé l’effectif actuel », assure-t-elle. Elle craint également qu’en affaiblissant ce service public, la commune puisse perdre en attractivité, entraînant un effet boule de neige qui tirerait les effectifs vers le bas.Un risque dont l’inspecteur académique assure être conscient. « Hélas et évidemment, les pertes d’élèves que l’on déplore sont centrés dans les zones les plus rurales telles que le Livradois, le Sancy ou les Combrailles : selon les prévisions d’effectifs pour 2019, nous étions censés fermer 16 classes sur ces territoires, ce que nous ne ferons pas, affirme Philippe Tiquet, bien sûr, certaines communes voient leurs classes fermer, mais comme depuis longtemps, nous sommes obligés de répartir nos ressources, et nous tentons de le faire avec la plus grande équité et en préservant au maximum les zones rurales. »
À l’approche de la réunion du 15 février, Muriel Duret espère que les représentants de Marsac pourront être entendus. « On écoute aussi et on comprend les arguments, mais nous ne lâcheront pas le morceau, martèle la déléguée de parents d’élèves, les enfants ne sont pas que des chiffres, ils ont tous le droit à un enseignement de qualité. » L'inspecteur académique rappelle pour sa part que si la première phase de la définition de la carte scolaire est terminée, un réajustement reste possible à la rentrée, au moment du comptage des effectifs réels.
Parents d’élèves, élus municipaux et habitants de Marsac-en-Livradois, dans le Puy-de-Dôme, étaient mobilisés, le 15 février, devant l’école primaire de la commune. Depuis cinq jours, ils manifestent contre la fermeture d’une classe prévue pour la rentrée 2019. (Stéphane Ménager, parent d'élève à Marsac; Didier Liennart, collectif de défense des collèges ruraux; Philippe Tiquet, inspecteur académique du Puy-de-Dôme)