Jeudi 17 juin, des personnes manifestant en soutien à un sans-papiers devant la sous-préfecture d’Ambert, dans le Puy-de-Dôme, ont réussi à s’introduire dans le bâtiment. Les gendarmes ont utilisé les gaz lacrymogènes pour évacuer les manifestants.
Jeudi 17 juin, dans le Puy-de-Dôme, le sous-préfet d’Ambert, Nicolas Lafon, a reçu un chef d’entreprise mais à l'issue de cette rencontre, la situation a dégénéré. Nicolas Lafon raconte : « Entre 9 heures et 10 heures, j’avais rendez-vous avec un chef d’entreprise afin d’échanger sur la situation d’un étranger en situation irrégulière, basé sur Ambert. Ce n’était pas la première fois que je recevais ce chef d’entreprise. Il s’agissait de donner des explications sur la décision de monsieur le Préfet de ne pas régulariser cette personne. Elle avait sollicité un titre de séjour dans le courant du mois d’avril et elle a fait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français. C’était un rendez-vous d’explication. Le rendez-vous a duré plus longtemps que prévu, une heure environ. Une demi-heure après la fin de ce rendez-vous, vers 11h15, une cinquantaine de personnes se sont regroupées dans le calme devant la sous-préfecture. A l’occasion de la venue d’un usager pour un rendez-vous, la porte de la sous-préfecture a été ouverte et sans aucun élément annonciateur, la quasi intégralité du groupe de 50 personnes s’est introduite dans le hall de la sous-préfecture ».
Il n’y a pas eu de violences ni de dégradations
Le sous-préfet poursuit : « Il n’y a pas eu de violences ni de dégradations. Il y a eu des propos déplacés à mon endroit. Les services de gendarmerie ont procédé à l’évacuation vers 12h10. Ils ont fait usage de gaz lacrymogènes car certains individus récalcitrants ne voulaient pas évacuer. Le bâtiment est depuis pleinement sécurisé ». Le sous-préfet n’est pas en mesure de dire si les gendarmes ont procédé à des interpellations. La personne en situation irrégulière est un Soudanais de 31 ans. L’homme a une promesse d’embauche de la part du chef d’entreprise reçu par le sous-préfet, dans le secteur des BTP et de la maçonnerie.
Le préfet du Puy-de-Dôme va porter plainte au nom de l’Etat
Nicolas Lafon précise : « J’ai assisté à l’intrusion depuis les écrans de contrôle de mon bureau. Je n’ai pas eu particulièrement peur car ce n’était pas menaçant mais c’est totalement déplacé. Je dénonce cet acte de pression sur les administrations de l’Etat. Je condamne ces agissements qui sont totalement inadmissibles dans un Etat de droit et dans le cadre de la légalité républicaine. Le préfet du Puy-de-Dôme va porter plainte au nom de l’Etat au sujet de cette intrusion ». Un communiqué publié par la préfecture du Puy-de-Dôme indique : « Le Préfet condamne fermement cette intrusion au sein d’une administration de l’État ».