Le chef de file du Front de gauche à l'Assemblée nationale, et député du Puy-de-Dôme, André Chassaigne juge "ignoble" la condamnation de huit anciens salariés de l'usine Goodyear d'Amiens-Nord à neuf mois de prison ferme pour la séquestration de deux dirigeants en 2014.
Le député communiste du Puy-de-Dôme et chef du groupe Front de gauche à l'Assemblée nationale, André Chassaigne s'est exprimé sur la condamnation de huit anciens salariés de l'usine Goodyear d'Amiens-Nord à neuf mois de prison ferme pour la séquestration de deux dirigeants en 2014.
"C'est une honte. Quand j'ai appris cette condamnation, je me dis que véritablement le fait de criminaliser l'acte syndical prend une dimension qu'on ne pouvait pas imaginer", a déclaré M. Chassaigne, en marge d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale. "Que l'on puisse condamner à neuf mois de prison ferme des salariés qui ont défendu leur outil de travail, qui soi-disant ont fait preuve d'une forme de violence, alors que d'autres au jour le jour pratiquent une violence autour du tapis vert pour supprimer des centaines, des milliers d'emplois, je trouve que c'est véritablement une décision judiciaire qu'on ne peut pas accepter, qui est ignoble", a ajouté ce député communiste du Puy-de-Dôme, pour qui "un pas est franchi aujourd'hui".
Les huit anciens salariés de Goodyear ont été condamnés ce mardi 12 janvier, à Amiens, à 24 mois de prison dont 9 ferme pour la séquestration durant 30 heures en 2014 de deux cadres dirigeants de cette entreprise promise à la fermeture. Entre le 6 et le 7 janvier 2014, le directeur des ressources humaines ainsi que le directeur de la production avaient été retenus dans les locaux de l'usine de pneumatiques, que plusieurs dizaines de salariés avaient occupée avant de les laisser partir.
A la barre, tous les prévenus avaient évoqué "un coup de colère" face à une direction qui "n'apportait aucune réponse" à la "détresse sociale" dans laquelle se trouvaient les salariés de cette entreprise de 1.143 salariés, fermée quelques jours après.