Barrages filtrants, opérations escargot, les agriculteurs manifestent sur les routes d'Auvergne

De nombreux agriculteurs ont répondu mardi 8 octobre à l'appel de la FNSEA (Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles) en bloquant plusieurs axes routiers en Auvergne. Ils demandent plus de reconnaissance et protestent contre la signature d'accords de libre-échange.

"France, veux-tu encore de tes paysans?". Le slogan traduit le sentiment de dénigrement des agriculteurs rassemblés mardi 8 octobre. Déçus par les mots du président Emmanuel Macron lors de son passage au Sommet de l'élevage de Clermont-Ferrand, ils demandent d'avantage de considération de la part du gouvernement. La FNSEA et les Jeunes Agriculteurs du Puy-de-Dôme ont appelé à un mouvement national. Partout en France, des axes routiers majeurs étaient bloqués par des tracteurs entre 11 heures et 14 heures. Richard Randanne, secrétaire général de la FNSEA dans le Puy-de-Dôme, était présent pour manifester avec une vingtaine d'autres agriculteurs sur le rond-point de Beaumont (Puy-de-Dôme). Il décrit un "ras-le-bol" permanent des agriculteurs : "On n'a pas de considération. On est à bout." 
 



Au-delà du sentiment d'abandon, ce sont les accords de libre-échange qui effraient les agriculteurs. Le Mercosur avec l'Amérique du Sud ou le CETA avec le Canada, permettraient de faire venir des marchandises avec des normes sanitaires moins exigeantes que celles imposées aux producteurs français. Une concurrence jugée déloyale par les agriculteurs français qui craignent, à terme, un dépérissement de l'agriculture made in France. "Les responsables politiques ont tous les outils pour aller dans notre sens. Il faut qu'ils le fassent parce que si demain on n'est plus là, qui le sera ?"

La loi EGAlim dans le viseur


Sur l'A75 à hauteur de Blesme, même sentiment de malaise. Une quarantaine de tracteurs ont bloqué l'autoroute au niveau de la sortie 22, forçant ainsi les véhicules à emprunter la sortie. Les agriculteurs évoquent dans un communiqué une "déception autour de la loi EGAlim (Etats Généraux de l'Alimentation). Les prix agricoles ne rémunèrent pas correctement les agriculteurs. La loi EGAlim devait modifier le contexte, il n'en est rien...". Ils condamnent eux aussi les accords de libre-échanges et détaillent les pratiques autorisées par les Etats membres de la CETA et du Mercosur, dont l'utilisation d'antibiotiques activateurs de croissance et de farines animales. 
 
Des blocages ont également été signalés à Thiers, Issoire, Riom et Montmarault. Une nouvelle journée d'action est prévue le samedi 22 octobre, avec des cortèges dans tous les départements français et jusqu'à Paris. Il faut s'attendre à plus forte mobilisation.  
 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité