Les communes réagissent à la diminution des dotations de l’Etat aux collectivités. L’Association des Maires de France estime que l’investissement va chuter de 25 % entre 2014 et 2017. Une contrainte budgétaire qui va bloquer les projets et inquiète les maires
Prenons l’exemple de Montmorin dans le Puy-de-Dôme. Une commune de 700 habitants et qui dispose d’un budget annuel approchant les 400 000 euros. Elle a reçu de l’Etat en 2014 une dotation globale de fonctionnement, la DGF en langage administratif, de 90 000 euros. Une somme qui sera réduite à 81 000 euros en 2015, puis tombera à 75 000 et 68 000 les deux années suivantes. En 3 ans, le quart de la dotation aura disparu.
Pour le Maire, Gérard Guillaume, les conséquences ne sont pas faites attendre "on fait des efforts sur le personnels, les promotions, les avancements. On a réduit les indemnités des élus, on a réduit les budgets sur l’école de musique, sur la culture".
On a été obligés de réduire pour ne pas supprimer. Gérard Guillaume, maire de Montmorin
Réduire les dépenses ne suffira pas toujours à équilibrer le budget communal, à Montmorin la municipalité a finalement décidé d’augmenter les impôts locaux de 10%, et elle a reporté ses projets d’investissement.
Elle pourra peut-être bénéficier du fonds de 1 milliards d’euros annoncé par le Premier Ministre qui a reçu l’Association des Maires de France le 28 mai : un fonds spécifique de soutien pour créer un levier d’investissement au bénéfice des communes et des intercommunalités a expliqué Manuel Valls, sans préciser la ressource qui l’alimenterait.
Contacté par téléphone, le sénateur Jacques Mézard qui a écrit avec deux autres sénateurs un rapport d'information sur l'évolution des finances locales à l'horizon 2017 qualifie la baisse des dotations de "brutale" et préconisait plutôt un lissage sur 4 ans au lieu de 3.
On revient 10 ans en arrière. Jacques Mézard, sénateur
Il estime qu'une proportion importante de communes (surtout les villes moyennes de 10.000 à 50.000 habitants) n'auront plus de capacité d'autofinancement d'ici 2017, ne pourront plus investir et devront augmenter leur fiscalité.