Alors que la canicule est de retour dans le Puy-de-Dôme, certains pisculteurs accusent des pertes importantes. La sécheresse occasionne des pertes sans précédent, comme au Moulin de la Charme à Puy-Guillaume où 400 truites meurent chaque jour depuis près d'un mois.
La canicule et la sécheresse mettent à mal de nombreuses piscicultures du Puy-de-Dôme. " Je suis en train de tout perdre, il n'y a plus d'eau dans la rivière, plus d'oxygène dans les bassins, toutes mes truites sont en train de mourir " constate impuissant Gaëtan Bruchet, propriétaire de la pisciculture du Moulin de la Charme située à Puy- Guillaume. Depuis le premier épisode de canicule, il y a plus d'un mois, Gaëtan doit faire face à des pertes impressionnantes dans ses bassins. Environ 100 kg de truites y périssent chaque jour, par manque d'oxygène dû à une temperature de l'eau trop élevée (25°C). "400 truites meurent chaque jour, et ce depuis plus d'un mois." selon lui. L'homme qui voit chaque jour son cheptel se vider à vue d'œil, espère de la pluie ces prochains jours afin de remplir ses bassins à nouveau.
Une situation actuelle critique, qui pourrait pousser le propriétaire de la pisciculture à mettre la clé sous la porte. "S'il ne pleut pas avant jeudi soir, j'aurais tout perdu " avance Gaëtan. Soit une perte d'environ 200 000 euros. Et l'état de ses bassins le hante même dans son sommeil : " La nuit on dort même devant les bassins pour voir si les pompes fonctionnent bien." L'homme de 32 ans, lance même un appel de détresse sur son profil Facebook : " Je voulais juste faire un appel à toutes les personnes qui désirent venir acheter du poisson car tout le stock de poisson est à vendre le plus rapidement possible. Les températures qu'on annonce dans les prochains jours vont mettre fin au peu d'eau qui coule encore donc nous allons vers une catastrophe absolue."
"On prie, on essaie de rester optimistes"
Dans la pisciculture du Civadoux dans la commune de Saint-Quentin-sur-Sauxillanges (Puy-de-Dôme), la température des bassins avoisine les 22°C. Une température beaucoup trop élevée pour les truites, qui doivent idéalement vivre dans une eau aux alentours des 10°C. Lorsque la température de l'eau se réchauffe, on constate ainsi des taux d'oxygène très bas. C'est pour cette raison, que de nombreux pisciculteurs font tourner à plein régime leurs pompes à oxygénation. Un investissement coûteux, auquel il faut ajouter le coût de l'électricité. Et malgré tout, Phillippe Rubrecht propriétaire de la pisciculture du Civadoux assiste impuissant aux dégâts causés par la canicule dans ses bassins. " J'ai investi près de 5000 euros en équipement, mais je perds chaque jour des truites ", il ajoute " En ce moment je travaille deux fois plus pour au final perdre tout."De plus, à cause de la temperature élevée de l'eau, ses truites ne se nourrissent plus, l'homme constate des retards de croissance, ainsi qu'une fragilité chez ses poissons. Pour sauver ses truites, Phillipe s'en remet au ciel "On prie on essaie de rester optimistes, même si ça ne va pas aller en s'arrangeant." Financièrement, c'est tout le cycle d'élevage de près 2 ans qui est mis à mal par cette canicule. Une importante manne financière, pour ces agriculteurs déjà dans une situation économique compliquée. "Nous les pisciculteurs on n'a pas le droit à la PAC. Et à vrai dire je préfère vivre de mon travail que des aides. Même si aujourd'hui une aide ne serait pas de refus au vu de la situation " estime le propriétaire.