Cette jeune Auvergnate rêve de devenir Miss Agricole : "Je veux prouver que la femme a sa place dans le monde agricole"

A 26 ans, Aurore, jeune éleveuse de vaches de race Aubrac, dans le Puy-de-Dôme, entend bien décrocher la couronne de Miss Agricole. L'agricultrice est très motivée pour mettre en lumière sa filière et sa région. Elle défend également la place des femmes dans le monde agricole.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Aurore Pailler, 26 ans, a présenté sa candidature au concours de Miss Agricole. Pompier volontaire, accordéoniste, cette jeune éleveuse du Puy-de-Dôme ne compte pas ses heures et a plus d'une corde à son arc. Ses parents étaient agriculteurs et elle a repris l’exploitation familiale il y a bientôt 4 ans. Pour elle, ce concours est une mise en lumière pour sa filière et sa région, à laquelle elle est très attachée : « C’est pour faire connaître le territoire où je vis, le Cézallier. On parle peu de nous. On parle beaucoup plus du Sancy, du côté Cantal et nous, on est au milieu et on ne parle pas beaucoup de nous. Je suis une jeune installée aussi, je veux montrer mes productions. Je m’étais déjà présentée l’année dernière, la différence c’est que maintenant, je joue de l’accordéon. J’ai voulu rajouter cette corde à mon arc, qui fait partie de nos traditions. J’ai envie de faire connaître l’Auvergne. »

"C’est une passion"

La jeune agricultrice travaille sur sa propre exploitation et est très fière de son métier : « J’ai un élevage allaitant d’aubracs. J’ai des chevaux de trait aussi. C’est une passion. On les élève, on en vend pour la randonnée, pour l’élevage, pour la reproduction ou pour l’attelage aussi même si c’est un peu plus rare. Je me suis présentée au concours Miss Agricole pour pouvoir montrer un peu tout ça, montrer qu’on peut faire beaucoup de choses et toucher à tout même en étant une jeune installée. » En 2020, elle découvre le concours par hasard sur les réseaux sociaux et décide de candidater : « L’année dernière, j’avais un ami qui s’était présenté au concours Mister Agricole, donc j’avais vu leur page. Au départ, je n’étais pas très convaincue par le côté élections, mais je me suis dit « Allez, on tente ! ». Je suis quelqu’un d’assez simple. A côté, je suis sapeur-pompier volontaire. J’aime le contact avec les gens. Je pense que ça peut jouer en ma faveur. » Aurore Pailler est également accordéoniste : « Je fais des animations, parfois je joue avec des orchestres. »

Si Aurore Pailler compte bien mettre en lumière son élevage, elle souhaite aussi valoriser le travail des femmes dans le milieu agricole : « Je veux prouver que la femme a sa place dans le monde agricole. Je suis sapeur-pompier à côté, ce sont des métiers d’homme et je veux montrer que même si ce n’est pas toujours facile, on peut être autant compétente qu’un homme. On peut adapter sa façon de travailler mais on a tout à fait notre place. Moi, j’ai la chance d’être cheffe d’exploitation en individuel. C’est vrai qu’avant, la femme était plutôt conjointe collaboratrice et était moins reconnue. Moi, je veux démontrer qu’on peut très bien avoir notre ferme et s’en sortir. Il faut adapter le travail. Parfois il nous manque un peu de force, il faut dire ce qui est, moi je le vois bien. Ça démontre qu’on est capables et qu’on est courageuses ! »

Promouvoir l'agriculture française

Ce concours sera, elle l’espère, l’occasion pour elle de rencontrer d’autres agricultrices et agriculteurs qui partagent la même passion pour ce métier : « Ca permet d’avoir des échanges. Avec la période Covid ça n’a pas été facile. C’est important de faire des rencontres, d’apprendre d’autres choses sur notre race, voir comment d’autres travaillent. Selon les régions, ça diffère un peu au niveau des bâtiments par exemple. » Favoriser les échanges entre professionnels est l’un des objectifs de l’évènement, comme l’explique Emilie Marin, élue Miss Agricole en 2015 et organisatrice de l’évènement : « C’est pour promouvoir l’agriculture française au travers des portraits des candidats et candidates des 4 catégories. C’est une manière positive et sympa de promouvoir le métier. Ça permet de rapprocher les agriculteurs qui discutent ensuite sur les réseaux. »

" Il faut que la personne soit souriante, passionnée et motivée"

Mais attention, tout le monde ne peut pas devenir Miss Agricole. Il faut, pour être élu, remplir un certain nombre de critères : « Il faut savoir de quoi on parle, il faut représenter sa région. En 2020, on a eu Clémentine, une miss qui venait de la Drôme. Elle a rencontré le ministre de l’Agriculture, qui venait de la Drôme aussi, c’est pour ça, il a fallu qu’elle sache lui parler des difficultés rencontrées, administrativement par exemple. Sinon, le choix du jury se fait sur photo, avec un texte où elles se présentent. On est un peu obligées de batailler avec les photos, il y a un peu de timidité je pense. Il faut être bien visible, de face, sans filtre… Il faut que la personne soit souriante, passionnée et motivée à devenir miss. Il faut qu’elle soit à l’aise, qu’elle défende l’agriculture en général ou du moins sa filière, qu'elle interagisse avec les autres candidats… »  

Plus d'une centaine de candidates

Le concours prend de l’ampleur depuis quelques années : « L’an dernier, du 20 novembre jusqu’au jour de l’élection, on avait 160 postulantes validées. On ne valide pas toutes les candidatures, il y a des critères. Il faut être exploitante, salariée agricole, étudiante agricole ou conjointe collaboratrice. Cette année, on est déjà à plus de 100 candidates au niveau des miss et à 250 candidatures en tout, en 3 jours. On est très contents que ça prenne cette ampleur. On espère que ça va continuer comme ça. Je pense que ce sera un record, cette année », se félicite Emilie Marin.

" Moi, je suis montée au salon de l’agriculture pour la première fois avec mon écharpe"

La Miss Agricole n’aura qu’une obligation : participer au Salon de l’Agriculture, et en écharpe. Emilie Marin raconte : « Moi, je suis montée au salon de l’agriculture pour la première fois avec mon écharpe, à déambuler dans les allées. On est reçues par la directrice du salon de l’agriculture, on va à la rencontre du public. Les gens posent des questions sur ce que fait la miss. Elle peut être chevrière une année, puis l’année d’après maraîchère… Ca touche à tous les milieux. Moi, je suis viticultrice par exemple. On discute de nos métiers, des difficultés que l’on rencontre, de notre passion… C’est des échanges professionnels et humains qu’on n’aurait peut-être pas si on n’avait pas l’écharpe. On est très interpellées ! »

Résultats le 11 décembre

La perspective de gagner cette participation au Salon de l’Agriculture enthousiasme notre candidate du Cézallier Aurore Pailler : « Le salon de l’agriculture, c’est immense, c’est emblématique. C’est beau. Moi, je n’y suis allée qu’une fois en tant que visiteur alors si je pouvais représenter ma région et mon territoire, ça serait un plus, pour la race Aubrac aussi. Je pourrais apprendre davantage de choses. J’aimerais beaucoup. » La décision appartient à un jury de 5 personnes dont une ancienne miss et un ancien mister. Les candidates ont jusqu’au 8 décembre pour postuler. Le nom de la nouvelle Miss Agricole sera connu le 11 décembre.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information