Dans le Puy-de-Dôme, à Aigueperse, une entreprise est spécialisée dans le rotomoulage, une technique de plasturgie. Elle fabrique aussi bien des objets de nautisme que des produits funéraires. Elle produit également un chat repose-pieds qui permet la position accroupie pour aller aux toilettes.
A Aigueperse, près de Riom dans le Puy-de-Dôme, l’entreprise ANVI plasturgie a été créée en 1993. Quelque 25 salariés sont présents sur le site. Elle appartient au groupe ANVI, qui compte 250 salariés et 3 sites de production en France. L’usine proche de Clermont-Ferrand est spécialisée dans la fabrication de pièces en plastique sous la technique du rotomoulage. David Lagoutte, directeur d’ANVI plasturgie à Aigueperse, raconte : « Le rotomoulage est une technologie de transformation de plastique thermoformé, par chauffage. On a un moule qui est la contreforme de la pièce que l’on veut obtenir. On met de la poudre plastique dedans. On met en mouvement cette pièce à l’intérieur du four. On va transformer la poudre, qui va former une pâte molle. On sort les moules du four et on passe en phase de refroidissement, en gardant des rotations et des mouvements. On passe à la phase de cristallisation de la matière plastique. On fabrique exclusivement des pièces creuses ».
Toute une palette de clients
L’entreprise compte de nombreux clients. Son directeur souligne : « On ne pourra pas fabriquer des produits plus grands de ce qui rentre dans nos fours. Nos clients vont des produits de nautisme aux produits de jardin, en passant par la signalisation routière, les containers pour le recyclage, les produits mortuaires et les sex-toys pour chiens ». Parmi les clients d’ANVI plasturgie, on trouve une start-up parisienne « Ty shee zen », constituée de deux associées, Geneviève Tour et Laetitia Ambroselli. Née il y a deux ans, elle propose à la vente un chat repose-pieds en plastique. Il permet la position accroupie naturelle pour aller aux toilettes et peut solutionner certains problèmes de santé, assurent leurs créateurs.Geneviève Tour, l’une des deux fondatrices, explique : « La position n’est pas très connue en France. Elle a été divulguée par un livre « Le charme discret de l’intestin » d’un docteur allemand. Elle y parlait de la posture accroupie qui permet un alignement complet du côlon. Pour aller aux toilettes, il n’y a pas besoin de pousser. Si on pousse, on peut avoir des problèmes d’hémorroïdes, ou le périnée qui s’affaisse. La position habituelle aux toilettes n’est pas bonne pour le corps, car le côlon est plié en deux. Tout cela nous aide à promulguer cette posture. Nous travaillons avec des kinés, des sages-femmes. Les bienfaits de ce repose-pieds sont immédiats ».Une campagne de financement participatif
La start-up a été créée il y a tout juste 2 ans et a commencé par un financement participatif en ligne. Pas moins de 26 000 euros ont été récoltes, ce qui a permis d’acheter les moules car le chat est fabriqué en rotomoulage. « On a fait appel au savoir-faire auvergnat d’une entreprise spécialisée dans la plasturgie. On s’est dit que c’était important de valoriser le made in France » indique Geneviève Tour. En 2 ans, la start-up a déjà vendu 4 000 repose-pieds. Un reportage à la télévision lui a offert une belle exposition. La gamme de produits a évolué, puisque désormais un chat est produit à 100 % en matière recyclée à partir de déchets de l’usine d’Aigueperse. La start-up compte à ce jour 7 points de vente en France mais fait la majorité de ses ventes en ligne. De plus, 3 % des ventes sont reversés à l’Institut Marie-Curie.Une start-up qui regarde vers l'étranger
L’entreprise poursuit son développement en Europe voire au-delà. Geneviève Tour affirme : « Les Suisses adorent. Quelques ventes sont faites en Belgique et en Angleterre. On est en pourparlers avec le Japon. Mais il fait 2,4 kg donc on est en train de réfléchir à la meilleure façon de l’exporter ». Désormais, les dirigeantes aimeraient sensibiliser les enfants dans les écoles à la position accroupie. Elles rappellent qu’en France 50 millions de boites de laxatifs sont vendues chaque année.Le directeur de l'usine d'Aigueperse croît beaucoup au potentiel de développement de la start-up parisienne, même si ce client représente moins d'1 % de son chiffre d'affaires. Lui aussi a le regard tourné vers l'étranger où son savoir-faire est reconnu. Il produit et livre des containers à déchets en Espagne, au Portugal, en Italie, au Danemark, en Suède et en Allemagne.