A Clermont-Ferrand, grève des transports en commun le jour de la rentrée

Grosse galère à venir pour les usagers des transports en commun de Clermont-Ferrand ce jeudi 1er septembre. En raison d’une grève du personnel de la T2C, le service sera très peu assuré. Le mouvement est reconductible.

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C’est une journée de rentrée difficile qui attend les usagers des transports en commun de Clermont-Ferrand ce jeudi 1er septembre. En effet, en raison d’un mouvement de grève, la T2C ne sera pas en mesure d’assurer son offre de service.
Seules quelques lignes ou services seront maintenus :  
- Lignes 26, 31, 32, 33, 34, 35/36 et 37 
- Services Moovicité de transport à la demande 
- Navette Montjuzet 
- Navette du Prat 
- Navette Panoramique des Dômes 
- Certains services scolaires 

Différents points de blocage 

L’appel à la grève a été lancé par les cinq organisations syndicales. Les revendications des syndicats portent sur trois sujets : l'évolution de la rémunération, les effectifs et le niveau d’offre, compte tenu de la fréquentation sur le réseau. Le principal point de blocage concerne les salaires mais il n’est pas le seul. Romain Cusco, délégué syndical CGT à la T2C, explique : “Comme toutes les entreprises, on a des négociations annuelles qui ont lieu au début de l'année et ça fait quasiment 6 mois qu'on attend des propositions concrètes de notre direction. Pour l'instant, il n’y a pas d'avancée en matière de salaires. Certains points aussi bloquent au niveau de la sécurité et de la fréquentation. Le SMTC estime que la fréquentation n'est pas au rendez-vous pour l'instant. Nous, sur le terrain, on voit le contraire et je pense que les usagers également. Il y a aussi un problème d’offre. Elle a été réduite après la crise COVID et nous nous retrouvons également le samedi avec une demande très importante due à la gratuité”.

Des négociations en cours

Il poursuit : “ Sur les effectifs, ça commence à avancer, il y a des négociations qui sont en cours. Il y a aussi des propositions de la part du SMTC et de notre direction sur l'offre. Pour l'instant, on n’a aucune avancée donc on sera très vigilants dans les jours à venir”. A la veille du mouvement social, le délégué syndical précise son état d’esprit : “Nous sommes très déterminés. On s’attend à une grosse mobilisation des salariés et on va atteindre les 80 % dès jeudi, avec une grève reconductible. Le mouvement pourrait durer. On attend des réponses rapides sur un dossier qui traîne sur le bureau de la direction depuis le mois de juin”. Conscient que la grève va contrarier de nombreux Clermontois en pleine rentrée scolaire, Romain Cusco avoue : “Une grève n’est pas là pour faire plaisir. Nous ne sommes pas là non plus pour perdre de l’argent. La direction a le dossier sur la table depuis des mois. Il faut qu’elle prenne ses responsabilités”.

"Des contraintes financières"

De son côté, la direction de la T2C indique que sa marge de manœuvre est réduite. Blandine Galliot, présidente de la T2C, estime : “Les NAO (Négociations annuelles obligatoires, NDLR) sont un processus assez long, qui a débuté au printemps et qui s'inscrit forcément dans des contextes financiers plus que contraints en ce moment. Les propositions qu'on a pu faire jusqu'au début de l'été n’ont pas reçu l'aval des organisations syndicales, donc il n’y a pas eu de NAO signée. On est encore dans une phase de discussion. La proposition qui est faite aujourd'hui sur l'augmentation de leur rémunération à hauteur de 1,6 % ne les satisfait pas, ce qui s'entend dans le contexte actuel qu'on connaît tous. Mais aujourd'hui on a une structure avec des contraintes financières et c'est le maximum de ce qu'on est en capacité de proposer aujourd'hui à l'échelle de nos possibilités”. Elle poursuit : “Les marges à aller chercher doivent être affectées prioritairement sur la question des effectifs et non pas sur celles du niveau de rémunération. En effet, les effectifs aujourd'hui sont vraiment trop faibles pour assurer l'exploitation dans des conditions satisfaisantes. On l'a vu sur toute la période qui vient de s'écouler avec beaucoup de problèmes liés au COVID”.

Vers un conflit qui s'enlise ?

La présidente de la T2C redoute que le conflit devienne long : “C'est une des possibilités qui n’est pas écartée, notamment quand on l'inscrit dans un contexte plus national puisqu'il y a des nouveaux mouvements sociaux qui sont annoncés en septembre parce qu’il y a un vrai ras-le-bol et une vraie perte de pouvoir d'achat. Ce mouvement social ne signifie pas du tout qu'il n’y a pas de dialogue avec les organisations syndicales”. Blandine Galliot déplore que le début du mouvement social coïncide avec le jour de la rentrée scolaire : “Du point de vue des syndicats, j’imagine que la date est choisie de manière stratégique. Mais de mon point de vue, elle me semble un peu maladroite vis-à-vis notamment du public de nouveaux usagers, comme les collégiens par exemple. C'est une grosse nuisance de se retrouver sans aucune offre le jour de la rentrée mais c'est forcément le but recherché pour pouvoir peser dans les discussions”. La T2C compte environ 850 salariés. Le mouvement de grève est reconductible : de très fortes perturbations sont à prévoir également le vendredi 2 et le samedi 3 septembre. La direction de la T2C précise dans un communiqué que les seules les lignes et les services assurés le 1er septembre fonctionneront le 2 septembre.

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