Le salon du vintage a posé ses valises, ses meubles et ses vestes en cuir à Clermont-Ferrand les 28 et 29 octobre 2023. Outre son intérêt esthétique, culturel et historique, l'évènement sensibilise les visiteurs au recyclage des objets, à l'intérêt de privilégier des vieux matériaux, durables et de meilleure qualité.
En recherche d'une nouvelle pièce pour leur cuisine ou leur penderie, les visiteurs du salon du vintage interrogés par France 3 ne s'inscrivaient pas consciemment dans une démarche écologique, ce dimanche.
"La seconde main est une très bonne alternative à la fast fashion", argumente un jeune homme dans les dédales de vêtements. Cravate à pois sous un vieux gilet marron, il reconnaît néanmoins que l'écologie n'est pas sa "première pensée".
Et pourtant. "Le seul objet qui ne pollue pas est celui qu’on ne produit pas”, avance fièrement Laurent Journo, l'organisateur du salon, installé au Polydome de Clermont-Ferrand pour le week-end.
Des objets de longue durée
"Redonner une seconde histoire à des objets", "ne pas les jeter parce qu'ils ne fonctionnent plus", c'est une des motivations de l'antiquaire Nina Chichignoud.
Au salon, la Savoyarde est venue exposer du mobilier vintage, notamment des lampes en verre soufflé de Murano qu'elle a électrifiées afin d'éviter à son futur propriétaire le rachat d'ampoules.
Au-delà de leur valeur symbolique et de leur originalité, les objets anciens sont souvent de meilleure qualité. "Le cuir n'a plus rien à voir" avec celui qui se faisait avant, explique par exemple Nina Chichignoud, fière de ses assises vieilles de 50 ans, au cuir "épais" et "sublime".
Dans cette optique, il devient préférable d'acheter un objet recyclé, qui a vécu bien avant et vivra bien après un produit fabriqué dans la société actuelle.
La question de l'utilité
Mais recyclage ne rime pas toujours avec sobriété. En témoignent l'industrie de la fripe et ses dérives. Bien sûr, il reste plus écologique de se procurer une pièce de seconde main qu'un nouveau t-shirt Zara, quand on sait que l’industrie du textile génère quatre milliards de tonnes de CO2 chaque année.
C'est également plus vertueux que de surfer à outrance sur Vinted. Construit sur un modèle d'opposition à la fast fashion, le géant de la vente en ligne s'en fait in fine le relais, incite à la surconsommation et pollue via les voyages de ses colis.
Mais en fripes vintage comme sur Vinted, on fait parfois des caprices. On se rassure en se disant qu'une fois produit, cet objet doit bien avoir une vie, quand d'autres personnes en auraient peut-être réellement besoin.
Si les brocantes, le goût du vintage et de l'ancien sont une passion légitime et dans une certaine mesure écologique, doit-elle être qualifiée de raisonnable ?