Après l’accident mortel survenu le 1er mai à Lempdes, près de Clermont-Ferrand, un homme s’est dénoncé aux forces de l’ordre comme étant le conducteur du véhicule en cause. Problème : l’homme a un frère jumeau. Les enquêteurs doivent donc déterminer s’il ne s’agit pas d’un stratagème.
Le dimanche 1er mai, un homme de 41 ans circulant à motocyclette a été tué à Lempdes, près de Clermont-Ferrand, dans une collision avec un véhicule utilitaire. Le conducteur avait alors pris la fuite, comme l’indique le procureur de la République de Clermont-Ferrand Eric Maillaud : « L’accident a eu lieu à 17h30 à l’angle de la D52. L’auteur des faits a pris la fuite, d’abord avec le véhicule puis à pied. Il a abandonné la voiture, ce qui a permis de savoir assez vite qui c’était puisque le véhicule laissé sur place avait le pare-brise enfoncé. Il n’y avait aucun doute quant au lien entre ce véhicule et l’accident. C’est un Kangoo qui appartient à une société de rénovation de façades. Le nom était sur la camionnette, ça n’a donc pas été très compliqué de remonter la piste. » Selon le procureur, l’accident serait dû à un refus de priorité.
Un individu se dénonce
A l’intérieur du véhicule abandonné, les enquêteurs découvrent un téléphone portable ainsi qu’un certain nombre de documents. La société appartient à deux frères jumeaux : « C’est là que les choses se compliquent. L’un des deux frères a téléphoné pour aviser qu’il allait se constituer prisonnier, ce qu’il a fait le lendemain matin. Il s’est dénoncé comme étant l’auteur de l’accident mortel et a reconnu qu’il avait conduit en état d’ivresse. Il a une petite quinzaine de mentions sur son casier judiciaire, exclusivement pour des délits routiers. Il n’a plus le permis depuis un bon moment », précise le procureur.
Des jumeaux
Cependant, le travail des enquêteurs ne fait que commencer et devra être mené de façon minutieuse, afin de déterminer si l’un des 2 frères est bien l’auteur de l’accident, mais surtout, lequel : « Les jumeaux ont le même ADN, ils sont tous les 2 membres de la société de rénovation. Dans le véhicule il y aura nécessairement l’ADN des 2 et éventuellement les empreintes des 2. Ils ont en plus un physique et une coupe de cheveux qui se ressemblent, ce qui les différencie ce sont des tatouages. Le risque, ce que l’on craint, c’est qu’après quelques semaines de détention, celui qui pour l’instant dit « C’est moi », dise finalement qu’il a cherché à aider son frère », craint le procureur.
"Arrivé à l’audience, l’un accuse l’autre"
En effet, ces jumeaux n’en sont pas à leur coup d’essai : « Ils nous ont déjà fait le coup dans des affaires de moindre importance. Il y a une reconnaissance au départ et, arrivé à l’audience, l’un accuse l’autre. Résultat, on est obligé de prononcer une relaxe générale. Là, il y a un mort. Je redoute qu’ils recommencent dans quelques mois. Pour la famille de la victime, ce serait la pire des choses. Les enquêteurs essaient de faire leur maximum pour trouver d’autres éléments. Ils tentent par exemple de relier le téléphone trouvé dans la voiture au conducteur du moment, de reconstituer leur journée », précise Eric Maillaud. L’autre frère est en fuite car une peine d’un an d’emprisonnement reste à mettre à exécution le concernant. Il reste, pour l’heure, introuvable. Une information judiciaire sera ouverte mercredi 4 mai avec des réquisitions de mandat de dépôt.
