Mercredi 2 septembre, débutera à Paris le procès des attentats jihadistes de janvier 2015. Michel Renaud, bien connu à Clermont-Ferrand, est l’une des douze victimes de l’attentat contre Charlie Hebdo. Sa veuve, Gala Renaud, explique ce qu'elle attend du procès.
 

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Mercredi 2 septembre s’ouvrira le procès des attentats de janvier 2015. Attendu depuis 5 ans, reporté pour cause de pandémie, il réunira 14 accusés, près de 200 parties civiles, et une centaine d’avocats. Le procès des attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher devrait durer cinquante jours. Parmi les 12 victimes du 7 janvier 2015 au sein de la rédaction du journal satirique, figure Michel Renaud, une personnalité bien connue à Clermont-Ferrand, pour avoir notamment fondé le Rendez-vous du Carnet de voyage.

Des dangers méconnus

Il était venu à Paris pour rendre des planches de dessin à Cabu. Mais pour sa veuve, Gala, Michel Renaud aurait dû être informé des menaces qui pesaient sur Charlie Hebdo. Gala Renaud explique : « Je suis persuadée que si Michel connaissait le danger qui planait sur Charlie Hebdo, il ne serait jamais allé rendre visite à Cabu et participé à la réunion. Michel était quelqu’un de responsable dans la vie, il connaissait les gens, il voyageait beaucoup. Il ne nous a jamais entrainées, sa fille et moi, dans une situation difficile. Il était papa. Notre fille avait à l’époque 10 ans. S’il avait eu, ne serait-ce qu’un moindre soupçon du danger de mort, évidemment il n’y serait pas allé, il aurait trouvé un autre moment. Il n’était pas informé, pas prévenu que c’était si dangereux ».

Le problème de la sécurité

Comme d’autres familles de victimes, Gala Renaud s’interroge sur la sécurité du journal satirique. Elle indique : « Je pense que d’autres familles vont poser la question de la sécurité dans les locaux de Charlie Hebdo. Peut-être qu’ils ont pris à la légère leur situation. C’est bien de rire mais le rire est bien quand il est responsable. Il y avait un manque de sécurité. Il faut en connaître les causes. Je veux savoir qui est responsable. Michel ne devait pas mourir. Ils ont crié à la sortie qu’ils avaient vengé Mahomet mais ces deux personnes ont tué l’ami du peuple arabe, l’ami des musulmans ».

Un procès attendu

Gala Renaud a prévu d’assister en partie au procès des attentats de Paris. Elle souhaite aussi y emmener sa fille, aujourd’hui âgée de 15 ans. Une étape attendue. Gala Renaud confie : « C’est un moment très important. Je l’attendais. Le temps a passé. Ce procès était une nécessité. Il faut qu’il ait lieu pour que les personnes impliquées dans l’attentat, dans la barbarie, soient jugées, et qu’elles répondent de leurs actes. C’est pour cette raison que j’attends ce procès, ainsi que ma fille, toute ma famille, mes amis, et les Français tout simplement. Ce sera très difficile pour ma fille et moi, ainsi que pour les familles, mais justice doit nous être rendue. J’ai aussi des questions précises. Je m’interroge sur la sécurité dans le journal dans lequel Michel a été invité le 7 janvier 2015 ».

En quête de réponses

Cinq ans après l’attentat, alors que 14 complices des terroristes vont être jugés, les familles des victimes attendent des réponses. Gala Renaud souligne : « Je pense que ces personnes accusées doivent parler. Elles doivent dire pourquoi elles ont fait cela. Je veux savoir pourquoi. Elles peuvent ne pas répondre. Même si elles ne répondent pas, je peux deviner par moi-même car j’ai passé des heures, des mois, des années à essayer de comprendre. Je ne peux pas me mettre dans leur peau mais je pense que leur motivation était la haine de la France. Elles ont aidé à commettre un crime contre les hommes. Michel, mon mari, est mort parce qu’il était français. Je pense que les hommes qui tuent les hommes non armés ont quelque chose à l’intérieur qui ne va pas bien. Je suis persuadée que ces gens étaient endoctrinés. (…) Michel est mort pour la France ».  Jusqu’au 10 novembre, le procès se tiendra devant la cour d’assises spéciale de Paris. 
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