Entouré d'une délégation d'une centaine de personnes, le ministre iranien de l'Agriculture a visité le Sommet de l'élevage de Cournon-d'Auvergne (Puy-de-Dôme) mercredi 5 octobre. Le pays recherche des moutons et des chèvres pour notamment développer sa filière laitière.

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Hassan Fatahi, président d'une coopérative agricole à Ispahan, en Iran, a le regard du connaisseur. En plein Massif Central, dans le coeur vert et montagneux de la France, loin des steppes et des déserts de son pays, Hassan Fatahi est venu tâter du muscle, jauger une croupe, ou s'informer des dernières technologies en matière de sélection génétique du bétail, au Sommet de l'Elevage de Cournon, près de Clermont-Ferrand, qui réunit les fleurons des élevages français.

Une délégation de plus de 100 personnes accompagnait jeudi et vendredi le ministre de l'Agriculture iranien Mahmoud Hojati: éleveurs, directeurs de coopératives ou sélectionneurs. À son arrivée dans le ring de présentation des ovins, le ministre iranien a été applaudi. Son pays est à la recherche de moutons et de chèvres pour développer ses élevages, et affiche ses ambitions dans les couloirs du salon, même si les questions du financement sont loin d'être résolues.


L'Iran, puissance agricole



En chèvres, ce sont les races Alpine et Saanen, de bonnes laitières, qui sont les plus recherchées. "Le pays a un plan sur cinq ans pour développer son élevage, et souhaite à terme exporter de la viande vers les pays voisins", affirme Mohamadreza Molasalehi, directeur du centre de sélection génétique et d'amélioration de la production en Iran.

Rien qu'en viande rouge, l'Iran, qui produit 830 000 tonnes par an, compte dépasser le million de tonnes d'ici cinq ans, selon lui. En lait, il compte passer de 10 millions de tonnes par an à 11,5 dans le même temps. "Pendant l'embargo, nous avons compris que l'indépendance alimentaire était importante", dit M. Molasalehi. "Evidemment nous n'avons pas autant d'herbe qu'ici", sourit-il en expliquant être à la recherche de "partenaires" pour développer des filières ovines, caprines ou bovines.


Indépendance alimentaire



Pour résoudre le problème du financement et obtenir la levée totale de l'embargo commercial qui a longtemps entravé le pays, M. Molasalehi en est à encourager les Français à venir investir en Iran. "Nous avons déjà Total, Renault et Peugeot" dit-il, "les relations financières vont mieux jour après jour".

Dans la délégation française, on se montre plus circonspect. "En matière commerciale, c'est [Donald] Trump qui a la réponse. Si le président  américain claque la porte à l'Iran, et se retire de l'accord nucléaire, les portes seront fermées pour nos vaches", dit un responsable français qui préfère garder l'anonymat.

"Nous sommes allés au salon agricole de Téhéran en 2015, en 2016, et nous y retournerons en 2017, la France a toujours gardé des liens forts avec l'Iran qui reconnaît notre savoir-faire en matière agricole et alimentaire", se console-t-il. Avant de regretter que les exportateurs allemands soient "mieux organisés" que les Français dans la compétition qui s'ouvre: "Les Allemands investissent directement dans l'organisation de salons agricoles en Iran".

La diplomatie de la viande et du lait




Outre l'Iran, invité d'honneur, et les dizaines de milliers d'éleveurs et de professionnels français de la viande et du lait, le Sommet qui se tenait cette semaine a accueilli 4 000 visiteurs étrangers venant de 80 pays pour voir quelque 2 000 animaux d'élite de 70 races. Une délégation du ministère mongol de l'Agriculture a par exemple visité le salon mercredi 4 octobre.


 

Parfois, la viande et le lait servent la diplomatie. La délégation pakistanaise a ainsi fait savoir à la presse qu'elle avait rencontré la délégation iranienne en marge du salon. Un groupe de Chinois a aussi fait une tournée d'élevages dans la région, avec un arrêt à l'Institut national de recherche agronomique (INRA).

Mais les réalités économiques ne sont jamais loin. Ainsi en Algérie, gros importateur de viande bovine française, le coût de revient à l'achat des veaux broutards Charolais a augmenté de 20% en 6 mois en raison de la dévaluation du dinar algérien, selon un importateur. Pourtant les projets ne manquent pas. En plein désert algérien, un investisseur a ainsi un projet de grosse ferme industrielle d'engraissement de 10 000 têtes.
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