En ce début d'été, l'Association protectrice des animaux de Gerzat, près de Clermont-Ferrand, enregistre une baisse des adoptions, surtout des chiens. Nourrir un animal de compagnie représente un budget conséquent, particulièrement en cette période de flambée des prix. Une inflation qui, parfois, décourage les candidats à l'adoption.
Les prix continuent de flamber. Les carburants, les matériaux et les denrées alimentaires ne sont pas les seuls à subir l’inflation liée à la guerre en Ukraine et à la période post-Covid. Si vous avez un chat ou un chien, vous avez également constaté que le montant de la facture s'est alourdi. Les prix de l’alimentation pour les animaux de compagnie ont augmenté.
Nette baisse des adoptions de chiens
L’alimentation des animaux pèse de plus en plus lourd sur les budgets. « Pour l’instant, les gens font face. Nous n’avons pas noté de hausse des abandons. Par contre, nous avons clairement constaté une baisse des adoptions, surtout des chiens » souligne Mathilde Salé, responsable de la communication à l’Association Protectrice des Animaux (APA) de Gerzat dans le Puy-de-Dôme. « C’est directement lié à l’inflation. Les gens le savent : nourrir un animal coûte cher. Il faut compter 50 euros par mois pour un petit chien et environ 150 euros pour un gros. Et à cela, il faut ajouter les frais de vétérinaire qui, eux aussi, ont augmenté. Alors, ils préfèrent ne pas s’engager. » ajoute-t-elle.
En un an, les adoptions ont fortement diminué. « Entre juin 2021 et juin 2022, on enregistre une baisse de plus de 20% et quasiment 50% par rapport à 2017 » précise Mathilde Salé. Pour l’heure, le refuge fait face mais l’inquiétude grimpe à l’approche de l’été. « Les animaux non adoptés aujourd’hui restent avec nous. Si les abandons sont nombreux pendant les vacances, le refuge sera rapidement rempli. Nous n’aurons pas d’autre choix que de refuser des arrivées. Nous indiquerons aux gens les autres refuges. Nous les inscrirons également sur liste d’attente et les contacterons dès qu’une place se libèrera. En espérant qu’ils n’abandonnent pas entre temps leur animal dans la nature » conclut-elle tristement.
Hausse du prix des aliments pour animaux
En un an, le prix de la volaille a augmenté de 21,2%, celui du porc de 25,5% et du bœuf de plus de 49% indique le site officiel Agreste qui recense les données statistiques agricoles. Il en est de même pour les cours des céréales qui ont explosé depuis le début de la crise en Ukraine. À la mi-février le prix du blé était à 265 euros la tonne. Mi-juin, il grimpait à 440 euros la tonne, soit une hausse de 66%.
Alors forcément, les fabricants d’aliments pour animaux de compagnie doivent composer avec ces augmentations. Et cela se ressent dans les magasins. Les prix affichés ont changé. « Le prix d’un paquet de croquettes pour chien, par exemple, de 12 kilos est passé de 40 à 50 euros » explique le gérant d’une animalerie de Clermont-Ferrand. « Les prix varient d’une marque à l’autre. Mais quoiqu’il en soit, tous ont augmenté. C’est un vrai budget aujourd’hui » conclut-il.
Même constat dans une autre enseigne. « Nous notons une hausse globale de plus de 10% des prix à l’achat » explique Pauline Michard, responsable du rayon chiens-chats dans un magasin de l’agglomération de Clermont-Ferrand. Puis elle ajoute : « Notre enseigne a choisi de diminuer ses marges, pour ne pas impacter nos clients déjà touchés ». Une décision actuellement effective, mais qui pourrait ne plus être viable, si les prix continuent de grimper.