Augmentation du tarif réglementé du gaz : le bon moment pour changer de fournisseur ?

A compter du 1er septembre, le tarif réglementé de vente du gaz vendu par Engie va augmenter de 8,7%. Face à ces augmentations récurrentes, est-il intéressant de changer de fournisseur ? Daniel Bideau, président d’UFC Que choisir du Puy-de-Dôme, distille quelques conseils.

Le tarif réglementé de vente (TRV) du gaz naturel vendu par Engie va augmenter de 8,7% (soit 7,9% TTC) au 1er septembre, du fait notamment de la hausse des cours mondiaux, a annoncé vendredi 27 août le régulateur. Cette hausse, dans la tendance des derniers mois, sera de 2,7% pour les clients utilisant le gaz pour la cuisson, de 5,5% pour ceux qui ont un double usage, cuisson et eau chaude, et de 9% pour les foyers se chauffant au gaz, précise la Commission de régulation de l'énergie (CRE) dans un communiqué. Depuis le 1er janvier 2019, les tarifs réglementés de vente de gaz HT d'Engie ont crû de 15,8%, et de 16,7% depuis le 1er janvier 2015. Ils avaient connu une période de baisse durant la crise. Les tarifs réglementés de vente de gaz disparaîtront le 1er juillet 2023.

Etre prudent

Face à ces augmentations à répétition, est-il préférable de changer de fournisseur d’énergie ? Daniel Bideau, président d’UFC Que choisir du Puy-de-Dôme et vice-président national de l’association, explique : « Le problème de l’augmentation des tarifs du gaz sur l’ensemble des marchés est lié à une demande beaucoup plus forte de pays comme la Chine. Il y a aussi une certaine pénurie partout. Quelque part, il faut être extrêmement prudent par rapport à l’observation du tarif conventionné du gaz, car on raisonne par rapport à ce tarif et non par rapport aux tarifs libres, qui pour certains sont indexés sur le tarif conventionné, mais pour la plupart en sont indépendants ».

Différents tarifs proposés

Daniel Bideau distingue les différents tarifs : « Les tarifs réglementés sont choisis et contrôlés par l’Etat. Ils s’appliquent avec des founisseurs officiels. Des fournisseurs peuvent proposer des offres de marché à un tarif inférieur au tarif réglementé. Les tarifs indexés le sont en général sur le tarif réglementé. Les prix libres peuvent varier en fonction de l’approvisionnement. Il y a une certaine option qui peut être intéressante au moment de la signature mais pas forcément lors de l’évolution des marchés ».

L'intérêt de la mise en concurrence

Pour le président de l’UFC Que choisir du Puy-de-Dôme, il est intéressant de faire jouer la concurrence : « Chez UFC Que choisir, il a toujours été nécessaire de mettre en concurrence les différents fournisseurs. Que ce soit Enedis ou GDF, ils n’ont jamais été fiables en termes de contenu pour les offres. Ce sont désormais des offreurs comme les autres, avec des offres à tarif libre. Pour certains, on est sur du tarif conventionné, alors que ce n’est plus le cas pour l’électricité ». Il recommande d’être vigilant, surtout si on est démarché : « Il y a un comparateur d’énergie sur le site de Que choisir pour se renseigner sur les différentes offres. Dans tous les cas, il faut être extrêmement prudent par rapport à toutes les offres qui vont vous arriver actuellement, sur le marché. Nous disons au consommateur de faire attention. Il faut être vigilant à toutes les clauses : résiliation, augmentation des prix. Il faut être prudent par rapport à toute offre obtenue par téléphone ou par Internet ».

Je conseille de ne pas céder au chant des sirènes

Daniel Bideau explique comment procéder : « Je conseille de ne pas céder au chant des sirènes, c’est-à-dire, quelle que soit l’offre, si vous êtes démarchés téléphoniquement, raccrochez, réfléchissez et demandez conseil autour de vous, pour avoir des éléments d’information complémentaire. Vérifiez autour de vous que telle ou telle personne que vous connaissez est satisfaite de son fournisseur. La signature électronique est quelque chose de rapide, un peu trop parfois. Quand les gens n’ont pas réfléchi, c’est un peu difficile de revenir en arrière avec des fournisseurs qui font la sourde oreille même si la loi les oblige à accepter votre changement. Quand on compare les contrats, il faut regarder le montant de l’abonnement et le prix du kilowattheure. Vous pouvez avoir un prix du kilowattheure intéressant mais un abonnement élevé et vous ne ferez pas de bénéfice ».

Etre attentif à la durée des contrats

Il poursuit : « Nous avons mis en place une nouvelle campagne « Choisir ensemble », concernant les tarifs de l’électricité et du gaz. L’objectif est de mettre en concurrence les différents fournisseurs de façon à obtenir un prix intéressant. Il faut s’inscrire avant le 20 septembre pour obtenir une offre qui arrivera à partir du 14 octobre. Le consommateur a le choix de la refuser. Les différents offreurs s’engagent à adopter un contrat qui a été rédigé par l’UFC Que choisir. Ce contrat est doté d’une sécurité juridique car notre association s’engage à assister le consommateur. L’inscription est gratuite mais il y a des frais d’organisation qui sont de 10 euros pour souscrire à une énergie et de 16 euros pour deux énergies ». Daniel Bideau précise : « L’UFC Que choisir ne propose que des contrats à un an car l’énergie est un secteur assez volatile avec des prix qui ne sont plus relativement stables. Pour avoir une proposition intéressante, il ne faut pas que le consommateur soit lié sur une trop longue durée. Les consommateurs peuvent passer d’un fournisseur d’énergie à un autre quelle que soit la durée de leur contrat. C’est une obligation ».

Un changement en juillet 2023

Il rappelle qu’un changement important interviendra en 2023 : « Pour l’UFC Que choisir il est toujours pertinent de changer de fournisseur à tout moment. De plus, les tarifs réglementés du gaz vont avoir une fin. Cela peut être intéressant pour le consommateur de changer. Il ne faut pas prendre sa décision à la dernière minute, sachant qu’il a jusqu’en juillet 2023 pour quitter le tarif réglementé. Mais tarif réglementé ne veut pas dire tarif intéressant ».

Attention à la signature électronique

Les démarches pour quitter son fournisseur sont assez simples : « Pour changer, il suffit de souscrire au contrat du nouvel fournisseur. C’est lui qui fera toutes les démarches pour effectuer le changement officiel. Attention, quand vous prenez cet engagement, il se fait par une signature électronique. La signature vous engage définitivement pour le changement du fournisseur. Si vous souhaitez un contrat écrit, demandez-le au démarcheur ». Daniel Bideau précise : « Nous ne dressons pas de liste noire des fourniseurs à éviter. Mais nous constatons que nous avons pas mal de réclamations du côté d’Enni, un fournisseur italien. Il y en a d’autres qui peuvent poser problème. Mais il faut faire une comparaison des offres du marché et à partir de là faire son choix ».

Pas d'intervention technique

Enfin, aucune installation technique n’est requise à son domicile si l’on change de fournisseur : « Une fois qu’on change, ce sont les réseaux nationaux de distribution d’énergie qui gèrent les compteurs. Il y a une simple opération informatique qui consiste à faire changer la gestion d’un fournisseur ». Environ 2,8 millions de consommateurs résidentiels sur un total de 10,7 millions (soit 26%), sont aujourd'hui titulaires d'un contrat au TRV auprès d'Engie.

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