Dix lycéens auvergnats se sont envolés pour Houston, aux Etats-Unis, pour le championnat du monde de robotique. Leur défi : construire, en Lego, le robot le plus innovant.
“Ils sont comme des poissons dans l’eau”, assure Franck Heitmann-Costa, professeur de robotique au lycée Sévigné Saint Louis à Issoire dans le Puy-de-Dôme. Les élèves se sont envolés pour Houston, aux États-Unis, où ils représenteront la France au championnat du monde de robotique face à 107 équipes.
Un projet innovant
Dix élèves défendent pendant 45 minutes leur projet devant un jury : un parasol en Legos pliable et solaire à destination des restaurants. Il explique comment cette idée leur est venue : “Le thème imposé du concours est l’énergie. On a donc cherché une problématique de la vie quotidienne que le robot pouvait résoudre, en rapport avec l’énergie. On s’est rendu compte que les restaurateurs cherchaient à économiser à tout prix sur les factures énergétiques. On s’est dit que c’était une bonne solution concrète, réaliste et réalisable”. Il explique en quoi ce projet est novateur : “Ce parasol solaire produit environ 3 kW durant les périodes d’ensoleillement. Si les restaurateurs en mettaient sur leurs terrasses de 60m2 , ils ne paieraient pas un centime d’électricité”, assure le professeur.
Ce n’est pas le seul défi qui attend ces adolescents. Les lycéens devront plancher sur trois autres épreuves : On sera évalués sur l’esprit d’équipe, sur la création d’un robot pouvant répondre à de multiples tâches,
Décrocher la médaille
Les élèves sont sereins, assure le “coach”. Tout cela en dépit de la pression : ces dix adolescents devront, en effet, défendre leur projet sous les yeux de plus 30 000 personnes et rivaliser contre 110 pays.
Malgré un voyage qui a mal débuté : “Nos élèves commencent avec un handicap. Notre avion a été dérouté. Ils étaient tous très fatigués. Notre voyage a été plus long que prévu mais ils restent déterminés”.
Cela fait maintenant 10 ans que le lycée auvergnat forme ses élèves à la robotique : “Nous sommes un modèle en France dans la façon d’enseigner la robotique. Nous formons le plus d’élèves par an à cela. Ils s'entraînent jusqu’à 7 heures par semaine en plus de leurs cours obligatoires”. En termes de compétition, le lycée n’en est pas à son coup d’essai : “On est déjà allés concourir à Saint-Louis en 2014 pour le championnat du monde également. Mais malheureusement le jour J, le robot ne répondait plus correctement”. Mais cette fois-ci, Franck en est sûr, c'est différent.
Susciter des vocations
“On est fiers de pouvoir présenter ce projet innovant. Il ne manque plus qu’à lever des fonds pour créer une start-up", ironise le professeur… ou pas. “ Tous les restaurateurs que nous avons rencontrés pour une étude de marché veulent avoir le prototype. Si une entreprise veut récupérer l’idée pour la concrétiser, ce serait flatteur pour les élèves”. Plusieurs entreprises sont partenaires et financent le voyage. L’occassion pour les lycéens de se familiariser avec le monde professionnel : “Le but pour ces entreprises est d’attirer ces jeunes qui seront peut-être leurs futurs salariés”, explique le professeur. Ce championnat du monde aux Etats-Unis est une réelle expérience pour ces lycéens auvergnats : “Cela leur permet de créer du lien avec des élèves du monde entier. C’est formidable pour eux. C’est un véritable enrichissement”. Franck espère ouvrir la voie à de futurs génies de la robotique : “J’espère susciter des vocations. Cela leur permet d’avoir l’esprit ouvert et de penser que c’est possible d’être ingénieux à 16, 17 ans”.
Ces élèves espèrent être la deuxième équipe française à décrocher le titre de champion du monde de robotique.