A Clermont-Ferrand, le centre Jean-Perrin de lutte contre les cancers , a été parmi les premiers à développer l’oncogénétique. Cette activité, née en France il y a 30 ans a permis des avancées considérables dans la prise en charge des familles à haut risque de cancers liées à l’hérédité.
Cela fait 30 ans que l'histoire de l'oncogénétique est intimement liée à Clermont-Ferrand ! Le centre Jean-Perrin a été un des premiers à avoir développé la prise en charge des familles à haut risque de cancers liées à l'hérédité.
Cancer, une histoire de famille
Le 4 novembre 1988, Annie Regerat est la première à consulter le service d’oncogénétique. Dans sa famille, le cancer du sein va frapper trois générations mais la prise en charge s’avérera vitale. « J’ai mes filles qui ont été diagnostiquées, elles ont été suivies tous les 6 mois..malheureusement elles ont eu le cancer aussi mais elles ont été suivies..ça été moins méchant que si elles n’avait pas été suivies. Voilà, il faut en parler il faut faire les prélèvements, il faut tout faire ».
Les progrès de la biologie moléculaire
En France, on ne compte alors que deux équipes dans l’oncogénétique, l’une à Clermont-Ferrand et l’autre à Lyon. C’était le tout début de l’utilisation de la biologie moléculaire dans la prévention des cancers. Il fallait parfois plusieurs années pour sortir un résultat du laboratoire pour rassurer ou alerter une famille désormais 2 à 4 mois suffisent pour mettre en place une surveillance et anticiper des soins.
« Il y a 30 ans parler d’ADN faisait peur… on avait démontré qu’on était efficace qu’on empêchait certaines personnes de développer un cancer parce qu’on savait qu’ils étaient à très haut risque et puis pour ceux qui développent malheureusement la maladie on peut beaucoup mieux les soigner maintenant ..le chemin parcouru est phénoménal » constate le Professeur Yves-Jean Bignon, Directeur Département d'Oncogénétique du Centre Jean Perrin de Clermont-Ferrand.
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« Quand après le traitement, les patients se posent la question, pourquoi ils sont passés par la case cancer et du coup, pourquoi il y avait tant de choses déjà dans leur histoire familiale à ce moment- là , ils viennent nous voir et donc avec l’outil qu’est l’analyse génétique, on essaie de comprendre et quelques fois, on arrive à mettre des mots » souligne Catherine Noguès, Présidente du Groupe Génétique et Cancer, à Institut Paoli-Calmettes de Marseille.
Aujourd’hui 48 gènes sont testés à chaque examen, contre deux au début de l’oncogénétique en 1988.