La prise en charge des patientes atteintes d'un cancer du sein par des kinésithérapeutes se développe. Comme c'est le cas en Auvergne, un réseau de praticiens avec une formation spécifique s'est mis en place dans toute la France. On vous explique quels sont les bénéfices de cet accompagnement.
A Riom, près de Clermont-Ferrand, depuis le mois de novembre, Elisabeth vient chez le kinésithérapeute une à deux fois par semaine. Après un cancer du sein, une récidive et plusieurs opérations, ces séances de kinésithérapie étaient indispensables. Elisabeth Bocquillon, patiente, raconte : « J’étais vraiment très gênée. Je ne pouvais pas passer le bras derrière mon dos et je ne pouvais pas le lever ». Marie-Eline Laborde, kinésithérapeute, indique : « J’étire les muscles de l’épaule, plus particulièrement le grand pectoral, qui est souvent rétracté chez les patientes opérées d’un cancer du sein ».
Des patientes soulagées
Catherine a terminé ses soins depuis près d'un an. Après un dépistage en 2020, elle a subi des opérations et une ablation du sein gauche. C'est par hasard qu'elle a entendu parler du réseau kinés du sein. Catherine Sennepin, patiente, souligne : « Cela a été un gros soulagement parce que j’ai pu faire de la kiné, notamment au niveau de la cicatrice, après l’ablation du sein, mais aussi au niveau de toute la lymphe, sur le bras gauche. C’est vrai que sans l’intervention d’un kiné c’est assez compliqué. On n’est pas toujours bien informés à ce niveau-là ».
"Il faudrait que ce soit vraiment intégré au parcours de soins"
Les kinésithérapeutes du réseau se sont formés spécifiquement dans la prise en charge des patientes atteintes d'un cancer du sein. Les massages, les exercices sont adaptés selon les besoins. Marie-Eline Laborde poursuit : « Pour nous, il serait idéal de pouvoir voir les patientes avant l’opération, pour faire un bilan, pour parler avec elles de ce qui va se passer, de ce qu’elles peuvent faire, des exercices qu’elles vont pouvoir mettre en place après l’opération, de ce qu’elles ne peuvent pas faire. Après, il faudrait que ce soit vraiment intégré au parcours de soins ».
4 000 kinés du sein
Au centre Jean-Perrin à Clermont-Ferrand, 3 patientes sur 4 sont dirigées vers les soins de kinésithérapie. Une prise en charge devenue nécessaire. Marie-Ange Mouret-Reynier, oncologue, rappelle : « Aujourd’hui, les soins de support ont une grande place dans l’accompagnement des patientes qui ont un cancer du sein. Cela peut être la kinésithérapie, une prise en charge nutritionnelle avec une nutritionniste. On sait que l’activité physique a un rôle important dans la prise en charge du risque de rechute ». En France, ils sont 4 000 kinésithérapeutes à avoir adhéré au réseau kinés du sein. Mais ils sont seulement une vingtaine en Auvergne.