Les cinémas de Clermont-Ferrand s’organisent avec l'entrée en vigueur, mercredi 21 juillet, du pass sanitaire. Les salles accessibles avec le pass accueilleront plus de 50 personnes dispensées de masque. Pour les autres, ce sera moins de 50 personnes et port du masque.
À compter de mercredi 21 juillet, le pass sanitaire devient obligatoire dans les lieux culturels et de loisirs accueillant plus de 50 personnes. Au cinéma CGR Clermont Val Arena, à Clermont-Ferrand, le directeur Kévin Soust en personne s’est positionné à l’entrée. "C’est le premier jour. Je préférai vérifier moi-même. Pour entrer, il faut soit une vaccination complète la deuxième dose datant d’au moins 7 jours soit un test PCR ou antigénique négatif de moins de 48 heures. Si tout est conforme, le client peut rentrer si ce n’est pas le cas, il reste à l’extérieur" indique-t-il.
Pour effectuer ces contrôles à toutes les séances, le directeur a dû organiser le planning : "Nous sommes obligés de nous adapter. Nous avons recruté, par chance, lors de la réouverture. Du coup, nous avons du personnel mobilisable. Nous allons jongler avec les plannings pour avoir quelqu’un, en continu, à l’entrée du cinéma".
Détenir un pass sanitaire pour entrer dans le cinéma, le directeur en est persuadé, cela va se ressentir sur la fréquentation : "Il y aura moins de clients. De nombreuses personnes ne sont pas encore vaccinées et s’il faut faire un test à chaque fois, les gens renonceront. Nous estimons une baisse de 30 % de notre clientèle". La veille de l’application de cette nouvelle mesure, son cinéma faisait pourtant de bons chiffres. "Mardi 20 juillet, c’était l’avant-première de Kaamelott. Nous avons vécu une très belle soirée. Rien que pour ce film, nous avons enregistré plus de 1 500 réservations". Puis il ajoute : "Je pense que les gens se sont rués sur cette avant-première, car tous ne sont pas encore vaccinés. La tranche d’âge ciblée par ce film est jeune. Ils savent qu’avec le pass, ce sera plus compliqué".
Pour les non-vaccinés, des séances avec moins de 50 personnes
Si le pass sanitaire est obligatoire pour accéder aux salles obscures. Certains cinémas ont trouvé la parade. Ils ont abaissé leurs jauges pour rester accessibles à tout le monde. Ils organisent des séances de moins de 50 personnes pour celles et ceux qui ne détiennent pas de pass sanitaire. C’est le cas, par exemple, du cinéma les Ambiances à Clermont-Ferrand.
"Notre cinéma compte 3 salles de 90 sièges. Nous avons décidé de laisser 49 places accessibles soit pour 49 spectateurs. Ainsi, nous sommes dans le cadre de la loi et n’avons pas à exiger de pass sanitaire" indique Jordan Lagarrigue, directeur du cinéma. Puis il explique la raison de choix : "Nous sommes un petit cinéma avec peu d’employés. Il y a souvent une seule personne pour tout gérer. Si en plus de la vente des tickets et des autres tâches, nous devons faire des vérifications, cela prend trop de temps". Si les personnes non vaccinées peuvent assister à des séances dans ce cinéma. Elles doivent en contrepartie garder le masque durant les films, ce qui n’est pas le cas lorsque l’on dispose d’un pass sanitaire.
"La Fédération nationale des cinémas français n’est pas parvenue à faire décaler la date d’entrée en vigueur de cette application. Mais elle a obtenu gain de cause sur deux points" ajoute Jordan Lagarrigue. "La première, le pass sanitaire est obligatoire à l'entrée des cinémas pour les personnes dès 12 ans seulement à partir du 30 août 2021. La vaccination ayant été ouverte aux jeunes de 12 à 18 ans uniquement depuis la fin du mois de juin. Et la seconde, que nous avons choisie, la possibilité d’appliquer une jauge de moins de 50 personnes".
Dans les grands multiplexes comme dans les petites structures, tous les directeurs s’accordent pour dire qu’ils passent leur temps à s’adapter aux mesures gouvernementales."On a commencé avec des jauges à 30 %. Ensuite on est passé à 80 % puis ensuite toutes les règles avaient été enlevées, on pouvait remplir les salles sans espacer les clients. Et puis là maintenant le pass sanitaire" constate Jordan Lagarrigue. Quand son confrère Kevin Soust du CGR Val Arena conclut : "On doit être réactif, s’adapter à chaque fois étape par étape. On change les jauges régulièrement, on met les règles en application. Honnêtement... ce n’est pas simple".