A Clermont-Ferrand, un passionné de foot de 30 ans, amputé de la jambe droite, cherche à monter une équipe de football amputé. Une section handisport qui n’existe pas en Auvergne. Il voudrait recruter des joueurs pour continuer à pratiquer son sport favori. Avis aux amateurs.
Surtout ne jamais se résigner. C’est le mot d’ordre de Maxime Ranglaret depuis que la vie l’a malmené. Ce jeune Clermontois de bientôt 30 ans a perdu sa jambe droite. Il avait 10 ans. Un cancer des os. « C’est compliqué, je peux vous assurer, quand on a 10 ans et qu’on nous dit qu’on va perdre une jambe », confie-t-il. « On ne pense pas à sa vie, on pense à ses loisirs. Moi j’étais fan de foot. La première chose que je me suis dite, c’est que je n’allais plus pouvoir jouer. Ca a été un grand déchirement. »
Pour rester dans le milieu, Maxime Ranglaret est devenu coach à 13 ans auprès des petits. Aujourd’hui, il entraîne les enfants de 9 à 10 ans au club des Ecureuils Franc-Rosier dans le quartier de Montferrand. « Etre au contact des jeunes et leur apprendre ce que moi j’ai appris auparavant, les voir s’émerveiller quand ils comprennent quelque chose, c’est tout bénéfique pour moi. »
Monter une équipe
Mais non, il ne se résignera pas. Il veut rejouer au foot. Vraiment. Autrement que dans des parties avec ses cousins avec l’aide de sa prothèse.
Maxime Ranglaret souhaite monter une équipe de football amputé. Il n’en existe aucune en Auvergne. « En 2002, j’avais cherché à jouer autrement, mais c’était vraiment impossible, je n’ai rien trouvé. » L'idée ne l'abandonne pas. Il reprend sa quête en 2021 après avoir visionné des vidéos de l’équipe de France de football amputé sur internet. La preuve que le jeu reste possible. Même lorsqu'une jambe fait défaut.
Aujourd’hui, le jeune homme a le soutien des dirigeants de son club pour monter une section. « C’est encore compliqué », reconnaît-il. « Un vivier de joueurs doit bien exister en Auvergne mais il faut les trouver. »
Quasiment aucune personne handicapée ne s'est présentée à la journée portes ouvertes qu’il a organisée samedi 19 février 2022 à Clermont-Ferrand au gymnase Verlaguet.
En appui sur les béquilles
Sans prothèse, en appui sur ses béquilles, Maxime Ranglaret slalome, mouvant la balle avec sa jambe valide. « On est en appui constant sur la jambe, sur les poignets et les épaules. C’est le haut du corps qui travaille », explique-t-il. Interdiction de toucher le ballon avec les béquilles ou même le moignon de la jambe amputée. C’est considéré comme de l’anti-jeu. Dans les buts, le gardien a ses deux jambes. Il devra lui manquer un bras pour intégrer l’équipe.
« P…n ! C’est chaud ! » Les dirigeants du club Les Ecureuils Franc-Rosier, une jambe repliée, tentent des tirs au but en mode football amputé. La tentation est grande d’utiliser la seconde jambe. « Quand vous faites une frappe, vous revenez avec le pied avec lequel vous avez frappé », leur conseille Maxime. Il concède : « Quand les valides s’y essayent, c’est là qu’on voit que c'est un peu plus compliqué pour eux. »
Footeux avant tout !
Lui ne se laisse pas décourager par cette première tentative infructueuse de recruter des joueurs. « Oui, je garde espoir. Ce n’est que le premier jet d’un tableau qui finira en beauté ! » Il a le soutien du comité départemental handisport aussi.
Oui, ne pas se résigner. Rejouer un jour. Coûte que coûte. « Nous sommes des footeux différents mais nous restons des footeux ! »
Le ballon vissé au fond du cœur.