Clermont-Ferrand : un chercheur alerte sur l'impact du confinement sur la motricité des enfants

Selon une étude réalisée par un chercheur de l’Université Clermont Auvergne, le confinement, pendant lequel l’activité physique des enfants a tendance à diminuer, aurait un impact sur la motricité. Cela pourrait même engendrer des conséquences à long terme pour la santé des enfants.

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Outre son impact psychologique, le confinement pourrait avoir des conséquences à plus long terme sur la santé des plus jeunes. Sébastien Ratel, maître de conférences en physiologie de l’exercice à l’université de Clermont-Ferrand, a réalisé une étude publiée le 13 décembre sur l’impact du premier confinement sur la pratique du sport chez les enfants. Cette étude concerne les 10-12 ans et a été réalisée avec un panel d’environ un millier d’enfants. Ses conclusions sont sans appel : « Sans surprise, le temps consacré aux activités sportives s’est trouvé réduit : 2,7h par semaine, contre 3,5h il y a encore quelques mois. On est bien loin de l’heure quotidienne d’activités physiques et sportives d’intensité modérée à forte recommandée par l’OMS, même si l’on ajoute à ce temps d’activité les 2,8h de marche et de vélo déclarées par les participants. Sans compter que si 86 % des jeunes déclarent avoir fait du sport durant le confinement, 14 % disent ne pas en avoir fait du tout », peut-on lire dans l’article réalisé par Sébastien Ratel.

"Si 86 % des jeunes déclarent avoir fait du sport durant le confinement, 14 % disent ne pas en avoir fait du tout."

Sébastien Ratel

En effet, selon une autre étude hollandaise plus ancienne, une baisse générale des qualités physiques et motrices des enfants est constatée de manière globale sur une période de 10 ans. « On n’incite pas suffisamment les jeunes à pratiquer du sport, à bouger. Il y a un impact sur le développement moteur et cognitif des enfants. Sur les premières années du développement, on a une forte maturation du système nerveux central et durant cette période, il faut stimuler les enfants et les inciter à bouger. C’est une période cruciale. Je me suis basé sur les 10-12 ans, mais c’est dès la petite enfance que ça commence », précise Sébastien Ratel. Selon lui, privé d’activité physique, l’enfant ne peut pas développer correctement sa coordination, son adresse, son agilité et son équilibre. « Une fois à l’adolescence, les enfants qui n’ont pas développé correctement leurs qualités motrices rencontrent des difficultés à développer ensuite leurs capacités physiques, vitesse, endurance, puissance, force, qui sont des qualités indispensables pour le bien-être des jeunes », explique Sébastien Ratel. 

Des conséquences à long terme

Mais les conséquences vont au-delà de la performance sportive, puisque le manque d’activité physique dans l’enfance pourrait, selon le chercheur, impacter aussi la santé des jeunes : « Par exemple, si l’enfant ne bouge pas suffisamment et ne développe pas ses qualités d’endurance, il va ensuite mal récupérer de tout effort. De plus, on sait aujourd’hui qu’il y a un lien étroit entre le potentiel aérobie, qui est lié à la consommation d’oxygène, et des pathologies métaboliques associées telles que le diabète, l’insulino-résistance et toutes les pathologies cardio-vasculaires », ajoute Sébastien Ratel. Il invite les parents à se montrer particulièrement attentifs à la pratique régulière d’une activité physique par leurs enfants, et cela passe par le fait de montrer le bon exemple, dans les limites imposées par les règles de confinement : « Il faut faire du sport avec eux, il faut les accompagner, aller marcher, faire du vélo, courir un peu. Il faut faire de l’activité physique en famille, c’est bénéfique aussi en tant qu’adulte en plus. On a un rôle fondamental sur le développement de nos jeunes », martèle Sébastien Ratel. Il incite aussi les parents à mettre à disposition des équipements sportifs aux enfants dans la mesure du possible, comme des ballons ou des corde-à-sauter, que les enfants vont avoir tendance à utiliser spontanément.

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