Le 22 juillet est une journée nationale à la mémoire des victimes de crimes racistes et antisémites. Mais cette cérémonie, organisée à Clermont-Ferrand, commémore particulièrement la rafle du Vel d'Hiv en juillet 1942 où des milliers de Juifs français ont été déportés.
Des parents, des enfants, près de 150 personnes de la communauté juive de Clermont-Ferrand ont disparu pendant la Seconde Guerre mondiale. Depuis 1995, sur décision de Jacques Chirac, cette journée de commémoration rappelle la responsabilité de la France. « Il faut le dire, il faut le rappeler, il faut insister là-dessus pour que les choses ne s’oublient pas, particulièrement à Paris avec cette rafle du Vel d’Hiv. Une rafle mémorable parce que 16 000 Juifs ont été arrêtés et déportés dans des camps d’extermination », explique Sabino Moustacchis, du centre Culturel Jules Isaac Clermont-Ferrand
Réfugiée à Clermont-Ferrand, Madeleine avait 16 ans. Ses grands-parents maternels sont morts à Auschwitz. Elle, a survécu. « J’ai eu de la chance d’échapper aux rafles qu’il y a eu, d’abord en tant que Juif français depuis des générations, nous ne pouvions pas imaginer que nous pourrions vivre un sort pareil, raconte Madeleine Wurm. Tant qu’il y avait les Juifs étrangers qui se faisaient arrêter, on se disait que nous, on était tranquilles. On avait de la compassion, mais on ne pouvait rien faire. Et en fait à partir de 42 les rafles des Juifs français ont commencé de la même façon et tout aussi déplorable ».
Comment transmettre cette histoire aux jeunes générations lorsque les témoins vivants de l'époque disparaissent comme Simone Veil ou Claude Lanzmann… C'est aussi l'ardente obligation de cette journée de commémoration nationale le 22 juillet.