A Clermont-Ferrand, du 15 au 17 novembre, à Polydome et à la Coopérative de Mai, se tient le 20ème rendez-vous du carnet de voyage. Il reçoit 80 carnettistes du monde entier. Certains ont adopté le numérique pour partager leurs expériences avec le public
Si le carnet de voyage papier avec dessins et textes reste la grande tendance, depuis 3 ou 4 ans le numérique s’immisce dans ce genre littéraire qui évoque le voyage au sens large. Cette nouvelle manière de faire prend plusieurs formes. Plus ou moins proche du carnet de voyage traditionnel.
Le carnet connecté
C’est la forme numérique là plus orthodoxe car elle s’appuie sur un carnet physique. Dans le carnet connecté, au milieu des dessins et des textes sont insérés des QR Codes. Un type de code-barres en deux dimensions constitué de modules noirs disposés dans un carré à fond blanc. Grâce à un smartphone équipé d’une application qui permet de lire ces QR Codes, on accède à du contenu « bonus ». Des vidéos, des galeries de photos ou encore de la musique. Un seul carnettiste représente le carnet connecté lors de cette 20ème édition du rendez-vous de carnet de voyage, le Grenoblois Emdé. Dans ses carnets, il retrace ses voyages, mais aussi son quotidien. Il a publié trois carnets connectés. Le dernier en date porte sur un voyage qu’il a effectué avec des musiciens au Salvador : le voyage de Rézé.
Emdé fait partie des pionniers du genre, pour lui « Le carnet connecté est forcément promis à un bel avenir, car il permet d’ajouter des choses que l’on peut difficilement décrire avec des dessins ou des mots ». Il a aussi un blog : qui le rapproche de la seconde catégorie de carnéttistes connectés.
Les urban sketchers
Les urban sketchers forment une communauté mondiale de dessinateurs. Ils croquent sur le vif des scènes de vie urbaine et les postent immédiatement sur différents réseaux sociaux avec un petit commentaire en accompagnement. Le mouvement a été créé en 2007 par Gabriel Campanario , journaliste et illustrateur espagnol qui travaille actuellement aux Etats-Unis pour le Seattle Times.
Il est présent pour cette 20ème édition du rendez-vous du carnet de voyage, accompagné par trois autres urban sketchers dont le Français Lapin . Il aime poster ses croquis réalisés dans les grandes métropoles mondiales, mais aussi sur son lieu de vie. Pour lui « On est plus dans le journal intime par rapport au carnet de voyage classique ». Les urban sketchers sont environs 20 000 répartis dans 280 chapitres sur les cinq continents. Ils seraient suivis par plus de 200 000 personnes sur Internet.
Les influenceurs
Les influenceurs « voyage » sont très présents sur les blogs et sur les réseaux sociaux. A travers leurs publications sur internet, ils proposent à leurs followers (suiveurs) les meilleures offres de voyages, des idées de destinations ou des bonnes adresses. Pour Gérard Gaillard, secrétaire de l’association « Il faut aller voir » qui organise le rendez-vous de carnet de voyage, on est à la limite du genre : « Il y a bien la notion de voyage et de ressenti, mais on s’écarte du carnet de voyage à cause des intérêts commerciaux en jeu ». Beaucoup de marques et entreprises, notamment des hôtels ou compagnies aériennes, les sollicitent pour des projets de communication comme des placements de produit ou des campagnes promotionnelles.
Le genre du carnet de voyage, très créatif par nature, évolue donc avec son temps. Il s’adapte aux différentes technologies. Des productions à découvrir lors de cette 20ème édition du rendez-vous de carnet de voyage jusqu’au 17 novembre à Polydome et à la Coopérative de Mai, à Clermont-Ferrand.