Le procès d’Antoine M s’est ouvert le jeudi 7 mars devant les assises du Puy-de-Dôme. Cet étudiant en médecine est accusé d’avoir tenté d’assassiner son ex-petite amie en 2016 avant de se jeter du viaduc Saint-Jacques à Clermont-Ferrand.
Le procès d’Antoine M a débuté devant les assises du Puy-de-Dôme le jeudi 7 mars. Cet étudiant en médecine est accusé d’avoir donné trente coups de couteau à son ex-petite amie en 2016. Il est jugé pour tentative d’assassinat.
Les faits remontent au 27 mars 2016. Antoine a rendez-vous avec son ancienne petite amie Morgane. Ils ont rompu depuis plusieurs mois, la jeune fille est partie vivre à Paris pour ses études. Mais Antoine alors âgé de 19 ans n’arrive pas à tourner la page. Il la harcèle de messages souvent inquiétants et fait du chantage au suicide.
Deux miraculés
Ce soir-là, Morgane accepte de revoir une dernière fois Antoine pour mettre les choses au clair. Ellese rend à son domicile mais refuse de monter dans son appartement. C’est en pleine rue qu’Antoine aurait sorti une arme blanche et assené une trentaine de coups de couteau à la jeune fille.
Les secours arrivent vers 22 heures. La jeune fille est très grièvement blessée, elle a reçu un coup dans le cœur. Elle fait alors un arrêt cardiaque mais les secours parviennent à la réanimer. Elle reprend connaissance et réussit à indiquer qui l’a agressée.
Antoine, lui, a pris la fuite et tente de se suicider en se jetant du viaduc Saint-Jacques. Il est pris en charge dans un état critique et emmené au CHU.
« Ce garçon n’avait jamais eu de problème, il pourrait être le fils de tout le monde. Il était dans une détresse absolue. Ce basculement qui a autant surpris qu’épouvanté son entourage. Personne n’y a cru dans un premier temps », souligne Maître Patrick Maisonneuve, l’avocat de la défense.
Un acte prémédité ?
Malgré leurs blessures très graves, ils ont tous les deux survécu. Au cours duprocès, ils se font désormais face. Dans le box des accusés, le jeune homme avait le visage fermé et il n’a adressé aucun regard à son ex-petite amie au début de l’audience.
Le jeune homme reconnaît les faits même s’il dit ne pas s’en souvenir. Il n’aurait que quelques flashs des événements. Antoine a-t-il prémédité son acte ? C’est tout l’enjeu de ce procès.
Plusieurs éléments au cours de l’enquête laissent penser que les faits ont été planifiés. Une lettre a été retrouvée à son domicile dans laquelle il avait écrit : « il s’agit d’un acte désespéré mais aussi réfléchi depuis plusieurs mois».
Morgane a pu reprendre le cours d’une vie quasiment normale même si elle reste très marquée psychologiquement par le terrible drame dont elle a été victime. « Elle a des capacités de résilience énormes. Elle a été confrontée à l’horreur pure. Elle a cru mourir. Elle a reçu 30 coups de couteau. Aujourd’hui elle est capable de déposer avec dignité, mesure, sans vouloir accabler celui qui est à l’origine de tout ça, celui qui a voulu lui donner la mort », confie Maître Renaud Portejoie, l’avocat de la victime.
Le procès devant les assises du Puy-de-Dôme doit durer trois jours.