Clermont-Ferrand : la gratuité des transports collectifs, un des enjeux des prochaines élections municipales

A l'approche des élections municipales 2020, le débat sur la gratuité des transports collectifs est relancé à Clermont-Ferrand. Le maire sortant et président de la Métropole clermontoise, Olivier Bianchi (PS) promet la gratuité des transports en commun les week-ends.

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A l’approche des élections municipales de mars prochain, le débat sur la gratuité des transports collectifs est relancé. Après le candidat de la République en Marche, Eric Faidy, le maire de Clermont-Ferrand et président de la Métropole clermontoise promet la gratuité des transports collectifs le week-end. « C’est ce que je défendrai pendant la campagne électorale » a confirmé Olivier Bianchi (PS) à quelques jours de la présentation des premières propositions de son programme.

Une gratuité totale trop onéreuse

On s'y attendait. La gratuité totale des transports collectifs limitée aux weeks-ends était l’un des scénarios retenus par l’étude commandée l’an dernier par Clermont-Auvergne-Métropole pour mesurer l’impact d’une éventuelle gratuité totale des transports collectifs. Une gratuité totale permanente voulue par les élus communistes et insoumis du conseil municipal de Clermont-Ferrand mais rejetée par l’opposition de droite. Présentée au conseil métropolitain en juin dernier, l’étude avait chiffré la mesure entre 15 à 20 millions d’euros. Elle concluait, qu’en l’état actuel du réseau et face à l’augmentation de la fréquentation qui en découlerait, la mesure était difficilement envisageable. Le scénario préconisé était celui d’une gratuité limitée aux week-ends pour un coût estimé de 4 à 5 millions d’euros. Le conseil métropolitain avait débattu de ces conclusions mais sans prendre de délibération. « C’est le syndicat mixte des transports en commun qui est le seul habilité à prendre cette décision» rappelle le maire, avant d’ajouter que « celui qui sera maire et président de la métropole aura de fortes chances d’être majoritaire au syndicat mixte des transports en commun ». En 2025, la gratuité totale pourrait être une perspective tout à fait envisageable mais après « la mise au niveau du réseau avec deux lignes avec un investissement de 280 millions d’euros ».

Le bilan global incertain de la gratuité totale


Le Sénat a publié fin septembre, le bilan d’une large consultation sur internet et auprès des 29 communes et intercommunalités qui appliquent la gratuité totale des transports collectifs. Dans le cadre de cette mission d’information sénatoriale, 83% des personnes interrogées se disent plutôt favorables à la mesure car elle a l’avantage d’être simple. De plus son impact social est perçu comme important, la gratuité permet à des personnes qui n'avaient pas recours aux tarifs préférentiels de se déplacer. Pour autant, les usagers interrogés préfèrent à 63% une amélioration de l’offre, avec plus de lignes de bus et de fréquences, même si elle est payante. Autre constat, la moitié des collectivités concernées comptent moins de 15 000 habitants. Une mesure difficilement envisageable dans les grandes métropoles comme Paris, Bordeaux ou Lyon ou la fréquentation est déjà très élevée et les recettes difficiles à remplacer. Quant au bilan écologique, il apparaît tout aussi mitigé. Le gratuité totale conduirait des automobilistes à abandonner leur véhicule, les piétons à abandonner la marche et les cyclistes à laisser leur vélo au garage. Mais les seules études disponibles, qui concernent Châteauroux et Dunkerque, montrent le contraire. Quant à savoir si la gratuité totale des transports en commun peut contribuer à la réduction de la pollution atmosphérique. Les données sont encore peu nombreuses.

Dans tous les cas la mise en œuvre de la « gratuité » suppose de trouver des financements alternatifs pour pallier la perte de recettes des billeteries. De plus en plus, les collectivités s’orientent plutôt vers la "gratuité solidaire", la gratuité pour ceux qui en ont besoin, comme c’est déjà le cas à Strasbourg.
 
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