Clermont-Ferrand : l'hôpital de jour "Nutrition", une structure exceptionnelle contre l'obésité

L'hôpital de jour "Nutrition", à Clermont-Ferrand, fait partie des rares structures en France qui proposent un accueil de jour uniquement pour les patients souffrant d'obésité ou de problèmes liés à la nutrition. La prise en charge est pluridisciplinaire et les places sont prisées. 

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Vendredi 17 mai, ce sera la Journée européenne contre l'obésité, cette pathologie concerne 7 millions de personnes en France et près de 14% de la population en Auvergne, principalement les hommes adultes mais aussi les enfants. Des chiffres qui ne cessent d’augmenter. Depuis cinq ans déjà, l'hôpital de jour "Nutrition", à Clermont -Ferrand, accueille les patients souffrant d'obésité ou de problèmes liés à la nutrition.

L'établissement fait figure d'exemple en France car les patients peuvent venir durant une journée ou une demi-journée. "Il est rare de trouver une structure d'hôpital de jour uniquement, qui ne soit pas adossé à une hospitalisation complète", fait remarquer Tewfik Guettouche, directeur de l'hôpital de jour "Nutrition".

 

"Le mot obésité peut faire peur"

"Le mot obésité peut faire peur, nous sommes là pour expliquer quelles sont les causes et quelles peuvent être les conséquences", indique Nadège Ginez, médecin généraliste au sein de l'établissement. Une prise de conscience est souvent nécessaire : "Il y a un problème de reconnaissance de la part des patients, mais parfois aussi de la part de nos collègues médecins, qui ne connaissent pas toujours la pathologie. On doit faire prendre conscience aux patients que c'est une maladie chronique que l'on doit prendre en charge de manière globale ", fait remarquer Nadège Ginez. 

Hélène Salducci est une patiente qui souffre de cette maladie depuis des années : "Au début, se mettre au sport a été dur, je n'en avais jamais fait de ma vie, car je subissais des moqueries par rapport à mon obésité depuis l'enfance." Quand elle découvre qu'elle est diabétique, elle n'a plus le choix : "J'ai été hospitalisée durant deux ans et on m'a dit d'essayer de maigrir. Je suis sortie avec un régime mais ça n'a pas suffi".  

 

"Ce qui nous intéresse, ce n'est pas le poids" 

L'hôpital de jour propose une prise en charge pluridisciplinaire. L'équipe encadrante se compose de trois médecins, deux médecins nutritionnistes et un généraliste, mais aussi d'un psychologue, d'un prof d’activités physiques, d'un cuisinier, d'un diététicien, d'un psychologue et d'un sophrologue encadrant les patients. "J'apprends à comprendre quand j'ai faim donc à manger au moment de ma faim et automatiquement, je diminue les quantités, car je réalise que mon corps n'a pas besoin de ce que je mangeais avant", souligne Blondine Boyer, patiente.

Terry Guirado, étudiant en master activités physiques et santé, encadre la jeune femme : "Coupler activité physique avec une alimentation équilibrée, ça va permettre de perdre du poids durablement", explique-t-il. "Et ce qui nous intéresse, ce n'est pas le poids, mais de diminuer la masse graisseuse et de maintenir la masse musculaire", poursuit-t-il.

Blondine Boyer est très satisfaite de la prise en charge. "Je suis plus dynamique, j'ai plus de tonus", précise-t-elle lors de sa séance d'aquabike personnalisée. Elle se dit forcément un peu concernée par le regard des autres mais il s'agit avant tout d'une démarche personnelle : "Je ne me sentais plus bien, mon corps avait trop pris à mon goût. C'était pour pouvoir changer mon regard sur moi."
 

Une longue liste d'attente

L'établissement dispose de dix places adulte et de dix places enfant, le mercredi, le jeudi ou le vendredi. Mais comptez quatre mois d’attente pour un rendez-vous. "Le CHU n'arrive pas à absorber tous les patients donc on récupère aussi certains patients du CHU", précise le directeur.

"On va prendre des CDD pour essayer de diminuer le temps d'attente", ajoute ce dernier, déplorant le manque de financements. La prochaine grande étape pour l'hôpital de jour sera son déménagement, en octobre 2019, tout près du CHU d'Estaing afin de mutualiser les moyens. 
 
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