Clermont-Ferrand : l'Hôtel-Dieu dévoile quelques-uns de ses secrets avant sa transformation

L'ancien Hôtel-Dieu de Clermont-Ferrand va  bientôt être profondément transformé. Au milieu d'un quartier d'habitations, de bureaux et de commerces, la grande bibliothèque s'installera dans une partie de l'ancien hôpital. Mais avant, un diagnostic a été réalisé pour recenser ce qui sera conservé.

Depuis 1773, l'Hôtel-Dieu se dresse fièrement en plein coeur de Clermont-Ferrand... Un lieu en friche depuis quelques années, bientôt reconverti partiellement en bibliothèque, mais surtout un lieu chargé d'histoire. Un coup d'oeil de l'extérieur suffit à le deviner, mais en franchisant la porte, et grâce à deux guides : Christian Laporte, architecte du patrimoine et Mélanie Villenet-Hamel, chargée du projet de la Grande Bibliothèque - Clermont Auvergne Métropole.

Point de départ de cette redécouverte de notre patrimoine, le grand vestibule d'entrée de l'Hôtel-Dieu. Un hall qui date du XVIIIe siècle, plus exactement de 1770, et qui a conservé, malgré les siècles, ses dispositions d'origine : pierre de Volvic, ornementation monumentale... Un vestibule qui permettait d'accéder à la cour intérieure et au grand corridor qui tournait tout autour, permettant de distribuer les différents espaces de l'Hôtel-Dieu.

Une cour qui va être transformée prochaînement, puisque la construction d'une structure y est prévue dans le projet de grande bibliothèque. "On va y retrouver du passage. Ce sera vraiment le lieu d'accueil, d'entrée, un vrai lieu de vie. On retrouvera en fait les circulations originelles, explique Mélanie Villenet-Hamel. Et la galerie des donateurs qui est actuellement réduite à l'état de couloir sera un vrai lieu de la bibliothèque."

Un peu plus loin, l'ancienne chapelle, qui n'en était pas une à l'origine. C'était en fait un espace d'attente aménagé pour les officiers gradés qui venaient rendre visite aux malades. Un espace noble, réaménagé au XIXe siècle pour le transformer en chapelle. Une salle dont l'architecture sera conservée, mais dont l'usage changera de nouveau pour devenir un espace de consultation sur le patrimoine, un espace jeux-vidéo ou jeunesse, rien n'est encore défini.

Tout est possible dans le respect du lieu et à condition de l'assumer sans complexe. 

Direction ensuite l'une des rares pièces qui a conservé un peu de son décor du XVIIIe siècle, à commencer par son parquet : un parquet de chêne en chevrons (ou point de Hongrie). Mais sa caractéristique la plus intéressante, ce sont ses fenêtres qui datent de la construction de l'Hôtel-Dieu. Des fenêtres reconnaissables à leur espagnolette (leur système d'ouverture), et à ses vitres en verre soufflé qui produisent un effet d'irisation au niveau des carreaux. Des verres qui n'ont jamais été remplacés en près de 250 ans.

Enfin, c'est à une plongée sous Clermont-Ferrand que nous invite cette visite. Une descente à 11 mètres sous la cour intérieure, dans le réseau des caves souterraines qui s'étendent sous l'Hôtel-Dieu. Des caves qui se superposent sur 2 niveaux, et qui ont d'abord servi comme lieu de prélèvement pour le sable, avant d'être utilisées pour le stockage du vin et le vieillissement du Saint-Nectaire. Des caves qui devraient bientôt être ouvertes au public, pourquoi pas à travers des lectures scénarisées ou des spectacles.