Clermont-Ferrand : les insectes et la musique au cœur d’une journée d’étude

Jeudi 17 septembre, l’Université Clermont Auvergne organise à Clermont-Ferrand une journée d’étude consacrée aux insectes et à la musique. Ces petites bêtes se révèlent être une formidable source d’inspiration pour certains compositeurs.
 

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« Les insectes et la musique » voici le sujet d’une journée d’étude organisée par l’Université Clermont Auvergne ce jeudi 17 septembre, à Clermont-Ferrand. Le titre pourrait faire sourire, mais c’est tout sauf un sujet anecdotique. C’est un musicologue, Benjamin Lassauzet, qui coorganise cette journée, et il a été sollicité par un chercheur en littérature comparée, Alain Montandon. Lors de cette journée, se succèderont des intervenants présents physiquement ou à distance, crise sanitaire oblige. Benjamin Lassauzet, professeur agrégé de musicologie à l’Université Clermont Auvergne, explique : « Il y a une dizaine d’intervenants qui sont d’origines diverses car la thématique est assez transversale. Avant cette journée d’étude, je crois qu’il n’y a jamais eu d’étude en profondeur sur le sujet. On a à la fois quelques musicologues, des bioacousticiens, des entomologistes et deux compositeurs. Ca s’adresse à des curieux, à des amoureux de la nature, des amoureux de la musique et à des chercheurs dans ce domaine ».

Une source d'inspiration

Lors de cette journée, les intervenants pourront montrer à quel point la musique est inspirée par les insectes. Benjamin Lassauzet souligne : « Ca peut être par exemple par un bourdonnement. Les chercheurs s’y sont moins intéressé qu’au chant plus volubile des oiseaux. Le chant des insectes semble plus monotone, plus répétitif, moins riche. Il devrait ressortir de cette journée d’étude qu’il y a dans le bourdonnement de certains insectes des choses extrêmement riches à partir du moment où on se penche vraiment dessus. Il y a par exemple une communication qui va porter sur la manière dont les moustiques harmonisent leur bourdonnement pour communiquer entre eux. Ils vont se mettre à une quinte les uns des autres, notamment dans les moments prénuptiaux. Un compositeur va nous parler de la trajectoire du vol des papillons et comment ça a pu l’inspirer pour écrire une œuvre ».

Capter le chant des insectes

Certains compositeurs ont su capter le chant des insectes. Benjamin Lassauzet poursuit : « Il y a quelques insectes qui sont particulièrement bien représentés en musique, comme le papillon, non pas pour son chant mais plus pour sa  trajectoire. C’est une représentation de la liberté et de la grâce.  Ensuite les bourdons, les grillons sont bien représentés ». Il ajoute : « La plus célèbre composition est sans doute « Le vol du bourdon » de Rimsky Korsakov et elle fait maintenant partie de la culture populaire. Il y en a au final des dizaines et des dizaines. En préparant cette journée, j’ai été surpris de compter plus de 150 références mettant en scène des insectes. Souvent, ce sont des œuvres miniatures, comme pour rappeler la taille minuscule des insectes. Mais il y a aussi des œuvres de plus grande ampleur, comme par exemple « Le festin de l’araignée », même si l’araignée n’est pas un insecte. Dans ce ballet, il y a énormément d’insectes, comme une mante religieuse, des fourmis, des larves ».Le musicologue précise: « Je vais faire une communication sur l’humour musical lié aux insectes. J’ai découvert que dans l’histoire de la musique, il est presque rarissime que les insectes ne soient pas abordés avec humour. Ca en dit long sur la manière dont on considère les insectes. Ca se manifeste notamment par de l’anthropomorphisme. On va donner aux insectes des travers très humains. Chez Ravel, la pièce « Le grillon » montre un grillon faire des tâches insignifiantes, comme nettoyer son habitat ou remonter sa montre ».

Réhabiliter le chant des insectes

Pour le professeur agrégé de musicologie, il est temps de réhabiliter ces chants d’insectes. Benjamin Lassauzet insiste : « Il y a une prise de conscience de l’importance du règne animal dans l’écosystème. On se rend compte aussi que les populations d’insectes sont les plus touchées par la sixième extinction de masse. Une conscience nous invitant à dépasser le spécisme apparaît. Il n’y aurait pas de hiérarchie, d’importance, entre l’homme d’un côté et les animaux de l’autre ». Si ce sujet vous intéresse, rendez-vous jeudi 17 septembre à l’amphi 220 de la Maison des sciences de l’homme de Clermont-Ferrand, de 8h30 à 17h30. La jauge est limitée à 40 personnes.
 
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