Clermont-Ferrand : Jean Perrin, un centre en pointe contre le cancer

Le Centre Jean Perrin à Clermont-Ferrand est sur le point d’être récompensé. Son étude Melriv 1 sur l’efficacité d’un radiopharmaceutique contre le cancer paraît prometteuse. Elle souligne aussi l’excellence de l’établissement.

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C’est l’un des 18 centres français de lutte contre le cancer. Le Centre Jean Perrin à Clermont-Ferrand travaille depuis 1973 sur le sujet (il fait parti du réseau Unicancer). Preuve de la pointe de l’établissement en matière de recherche, l’A.N.P.A.C.O, l’association nationale des patients atteints du cancer de l’œil, lui remet mardi 21 janvier un chèque de 5000 euros pour son projet Melriv 1. Cette étude débutée en 2019 veut évaluer l’efficacité anti-tumorale du " [I^131]ICF01012 ", un radiopharmaceutique. Ce produit au nom barbare pourrait offrir de nouvelles possibilités thérapeutiques aux personnes suivies pour un mélanome. Les patients pour lesquels les traitements actuels ne fonctionnent pas pourraient enfin voir une alternative encourageante se développer.
L’enjeu est d’importance : le mélanome est le cancer de la peau le plus agressif. Chaque année, plus de 232 000 cas de mélanome cutané sont diagnostiqués dans le monde et plus de 55 000 décès y sont liés.
 

Première mondiale

Le traitement a été testé pour la première fois en décembre 2019 sur un homme touché par un mélanome oculaire métastatique ; un cancer de l’œil. « C’est un patient pour lequel on était à bout de ressources thérapeutiques » indique la professeure Frédérique Penault-Llorca, directrice générale du Centre Jean Perrin. Ce nouveau traitement à l’essai a permis de voir décroître les métastases chez ce patient. Les premiers résultats sont encourageants et viennent conclure un long processus où des chimistes, biologistes, spécialistes de la radioactivité, médecins, pharmaciens et physiciens, tous membres de l’équipe clermontoise INSERM/UCA 1240 « IMOST » ont du collaboré pour aboutir à un produit innovant. Un succès, fruit d’un partenariat entre les équipes de dermatologie du CHU et les équipes médicales et de médecine nucléaire du CJP. « Il y a plus de 25 ans de recherche avant d’arriver à un premier traitement chez l’homme. Il a fallu 2 ans d’inspections pour obtenir les autorisations nécessaires auprès de la sûreté nucléaire, de l’agence du médicament et d’un comité d’éthique pour être autorisé à procéder aux essais » souligne la directrice générale. C’est cette première qui vaut au Centre d’être soutenu par l’A.N.P.A.C.O. même si les essais n’en sont qu’à leurs débuts. Il faudra encore passer par différentes phases de tests avant de valider totalement le traitement. 36 personnes doivent être suivies dans un cadre très protocolisé pour confirmer les résultats.

L'essai Melriv 1 met en lumière le travail de fourmis des médecins du Centre Jean Perrin. L’établissement à but non lucratif est en pointe en matière de recherche contre le cancer. 108 essais cliniques sont actuellement en cours avec des travaux sur le cancer du sein, l’oncogénétique, la radiothérapie ou encore la chirurgie thoracique. Ce sont ainsi 110 médecins qui se consacrent en partie ou totalement à la recherche. 

Une offre de soins unique en Auvergne

Le Centre Jean Perrin ne se distingue pas seulement par ses recherches. C’est aussi un lieu unique pour le diagnostic et le traitement des malades de cancer (sans reste à charge) avec des habilitations uniques sur le territoire. « Nous sommes le seul centre auvergnat autorisé à faire de la chirurgie du thorax comme par exemple pour le cancer du poumon » précise la professeure Penault-Llorca. Il en va de même pour l’opération de sarcomes, une tumeur maligne qui touche les tissus conjonctifs. « Nous sommes également reconnus sur le plan national pour la chirurgie et le traitement des cancers gynécologiques et mammaires » ajoute la directrice.  L’établissement investis plusieurs millions d’euros chaque année pour rester en pointe dans le domaine des soins et du diagnostic. Fin 2019, il a fait l’acquisition d’un équipement d'avant-garde d’imagerie cellulaire pour mieux comprendre la résistance de certaines tumeurs aux traitements du cancer. « On va avoir une IRM à partir du mois d’avril qui nous permettra d’être plus performant » révèle la directrice du centre. Jusqu’à présent, l’établissement devait jongler avec les disponibilités de l’IRM du CHU de Clermont-Ferrand. « On a aussi investi dans du matériel pour faire de la microchirurgie qui permet de faire des sutures très fines pour la chirurgie réparatrice des cancers du sein en particulier » ajoute la professeure. 28 000 patients sont ainsi pris en charge chaque année au Centre Jean Perrin, et pas seulement pour leur cancer. « On a un département de soins de supports où l’on va s’occuper de la douleur, de la nutrition, de la kiné, du traitement des addictions » précise Frédérique Penault-Llorca.
 

Enseignement

La transmission du savoir est aussi au cœur de l’établissement. 9 praticiens dont 7 professeurs des universités travaillent ainsi au Centre Jean Perrin qui est partenaire de l’Université Clermont Auvergne. Chaque année, une centaine d’internes passent par les couloirs du centre mais aussi de nombreux étudiants hospitaliers, des thésards et même des médecins étrangers. Ces derniers viennent en observation pour découvrir des techniques médicales ou d’imageries auxquelles ils sont peu familiarisés dans leur pays.
Tout cela, sans compter les formations en cancérologie ou encore pour les personnels médicaux. Par exemple, 2 infirmières en pratiques avancées (IPA), ces nouvelles infirmières qui seront chargées de suppléer les médecins, sont actuellement formées sur le campus auvergnat.
 

Toujours en mouvement

L’établissement ne semble pas prêt à se reposer sur ses acquis. La direction veut continuer à développer le Centre hors de ses murs. « On a un projet de partenariat pour implanter un service de médecine nucléaire au centre hospitalier de Vichy, et on veut renforcer notre plateforme commune de biologie moléculaire avec le CHU de Clermont-Ferrand » détaille la professeure Frédérique Penault-Llorca. Une marche en avant peut-être héritée de la recherche, où pour exister, il faut sans cesse se remettre en question.
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