Clermont-Ferrand : Jérôme Gallo, le speaker de l'ASM, reste sans voix

Depuis le mois de mars et l'arrêt des compétitions sportives, ils restent sans voix. Eux, ce sont les speakers et les maîtres de cérémonie, comme Jérôme Gallo qui officie pour l'ASM et le Clermont-Foot 63. Pour nous, il a accepté de revenir sur la pelouse d'un stade Michelin vide et... silencieux.

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Cela faisait trois mois qu'il n'était pas revenu au Stade Michelin, lui, Jérôme Gallo, speaker de l'ASM. Lui qui aime enflammer le public. Lui qui fait son métier par passion. Alors, ce stade vide après 3 mois d'exil, c'est un choc : "Il manque du public, bien évidemment les joueurs. Mais il y a toujours un peu de frissons et la chair de poule. C’est la première fois qu’il y a une telle cassure." Pour lui, le stade les jours de match, c'est tout l'opposé de ce qu'il peut voir autour de lui aujourd'hui. "C’est l’entrée des joueurs, la compo, le moment des 4 tribunes en même temps. Ça me prend aux tripes. C’est fou que ça me manque autant. On fait ça parce que c’est la passion, qu’on a envie d’être proche des gens, des joueurs et de faire passer quelque chose."

Zéro contrat, zéro euro

Depuis 3 mois, l'arrêt des matchs, c'est aussi l'arrêt de son métier. Cette épidémie l'a laissé sans voix, au sens figuré bien sûr. Car sans match, pas besoin de speaker, ou de maître de cérémonie comme il préfère s'appeler. Donc pas de contrats, et pas de revenus. Car Jérôme Gallo n'est ni salarié, ni intermittent du spectacle. Président de l'association de speakers et maîtres de cérémonies qui compte 70 membres en France, il s'est d'ailleurs battu pour que l'Etat compense les pertes financières de la profession.  "Les auto-entrepreneurs étaient à peu près comme nous, les indépendants, on ne savait pas trop. Ensuite, l’Etat a évoqué le fond d’aide, les fameux 1500 euros qui sont importants parce que ça nous permet de rentrer quand même un peu d’argent. Jusqu'à aujourd'hui, c’est zéro contrat, zéro euro."

Retrouver sa voix

Reste que son espoir, c'est surtout la reprise des matchs. "On a envie de revivre vite ça. Quand on parle de huis-clos, les dirigeants, les joueurs disent qu'ils n'en ont pas envie. J’ai fait un match à huis-clos à Saint-Etienne, le fameux Saint-Etienne–Rennes où le virage avait été envahi par les supporters. Ce n’est pas rigolo. Le match n’était pas bon, même les joueurs étaient un peu en situation d’entraînement, ça n’avait aucune saveur. Les joueurs le disent, ça ne donne pas envie, alors je n’imagine même pas en rugby !"

Pour l'instant, au milieu du Stade Michelin, il rêve donc de la reprise, celle du TOP 14 programmée le 5 septembre, si tout va bien. Pour retrouver son métier, sa passion, les matchs, les joueurs, mais aussi et surtout, son public... Et sa voix.

 

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