Le 15 mars 2019, ils étaient un peu plus de 2 000 collégiens, lycéens, étudiants dans les rues de Clermont-Ferrand. Vendredi 24 mai, ils espèrent être au moins aussi nombreux pour sensibiliser acteurs politiques, économiques et grand public à l’urgence climatique.
 

« Au nom des générations futures, nous vous interpellons aujourd’hui car nous nous trouvons dans une urgence climatique qui se doit d’être traitée complètement, dans l’immédiat et jusqu’à sa racine ». Ainsi commence le communiqué annonçant la nouvelle grève mondiale pour le climat, vendredi 24 mai. Une mobilisation de la jeunesse, dans la continuité du mouvement initié par la lycéenne suédoise Greta Thunberg et relayé notamment à Clermont-Ferrand. La marche partira de la place Delille en direction de la place de Jaude à 10h/10h30.

"Quand on va entrer dans le système politique, ce sera déjà trop tard"

« On veut montrer aux dirigeants politiques et économiques locaux, mais aussi plus largement dans le monde, que la jeunesse se mobilise pour le climat et qu’on n’est pas là juste à attendre notre tour », explique Damien Royer, 24 ans, étudiant en 2e année de Master à l’école d’Architecture de Clermont-Ferrand. « C’est leur dire que nous, quand on va entrer dans le système politique pour changer les choses, ce sera déjà trop tard. On veut qu’ils agissent maintenant », précise le jeune homme.
 
Le 15 mars 2019, un peu plus de 2000 jeunes, collégiens, lycéens, étudiants avaient défilé pour le climat à Clermont-Ferrand. Une mobilisation qu’ils espèrent au moins aussi forte vendredi 24 mai, malgré l’approche des épreuves du bac et de la fin des cours à l'université.
« Le message, il est assez clair, on veut la fin de toute action qui va à l’encontre du climat, par exemple la fin des traités internationaux qui génèrent beaucoup de pollution, mais c’est aussi repenser tout un modèle économique et social », souligne Damien Royer.

Le système capitaliste mis en cause

Parmi les revendications figurent en effet "la nécessaire sortie des accords de libre-échange", mais aussi la "mise en cause du système capitaliste dans la destruction de la planète", "éteindre l’éclairage publicitaire le soir", "l'interdiction du glyphosate et autres pesticides" ou "favoriser les réseaux locaux de consommation". A Clermont-Ferrand, les jeunes demandent également « la gratuité des transports » ou encore « le développement et aménagement des pistes cyclables ». Ils ont été reçus par le maire socialiste de la ville, Olivier Bianchi. « Il a dit qu’il y réfléchirait. On va dire qu’on a été à moitié entendus. Peut-être qu’il faut justement qu’on insiste parce que c’est maintenant qu’on le veut », estime Damien Royer.

"Il ne faut pas que ce soit un écologisme de façade"

Une manifestation qui interviendra à deux jours du vote pour les élections européennes, le dimanche 26 mai. L’enjeu écologique, un thème d’ailleurs très présent dans la campagne. De quoi réjouir les jeunes engagés pour le climat ? La prudence reste de mise. « Ben, prendre l’écologie dans son programme, c’est une bonne chose, mais après il faut qu’ils appliquent ce qu’ils proposent. Il y a beaucoup de belles paroles, mais ensuite, ce n’est pas appliqué ou remis à plus tard. Il ne faut pas que ce soit un écologisme de façade », prévient Damien Royer.

Inscrire le débat dans l'espace public

Jeudi 23 mai, veille de la journée de grève, plusieurs courts métrages en lien avec le climat et en partenariat avec le festival du Court Métrage seront projetés à la faculté de Lettres de Clermont-Ferrand à partir de 19 heures. Un documentaire et un débat concernant un projet de mine d’or en Guyane figurent également au programme. Le vendredi 24 mai, à l’issue de la marche, un pique-nique zéro déchet est prévu, ainsi que des conférences, débats et ateliers avec diverses associations place de Jaude (Greenpeace, Attac, Alternatiba, Lieutopie, Vélocité 63, Guidon dans la tête, etc.)
« On a conscience que faire des marches, ça ne suffit pas. C’est pour ça qu’on propose un débat dans l’espace public, on veut diversifier les actions pour informer et sensibiliser », observe Damien Royer, conscient qu’il s’agit d’un combat à mener dans la durée…
 
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