L'association L214 veut frapper fort pour Pâques. Les militants vegan diffuseront vendredi 30 mars, place de Jaude à Clermont-Ferrand, les images sanglantes de l'abattoir d'agneaux de Mauléon-Licharre (Pyrénées-Atlantiques), dont le procès vient d'être reporté.
A l'approche de Pâques, les militants vegan veulent sensibiliser les Clermontois sur la consommation de viande d'agneaux. Munis d'écrans sur la place de Jaude, vendredi 30 mars, entre 17h et 19h, ils diffuseront les images de l'abattoir de Mauléon-Licharre, révélés en 2016 par L214. "La prise de conscience de notre société doit commencer par comprendre une chose : entre l'animal et la viande, il y a les abattoirs. Celui de Mauléon-Licharre n'est qu'un exemple parmi tant d'autres" insiste Bertrand Beylot, instituteur et chargé de campagne à L214.
L'abattoir fait l'objet d'une poursuite judiciaire suite à la plainte de l'association pour maltraitances, sévices graves et actes de cruauté. Le procès, qui devait se tenir jeudi, a été reporté. "Ces images ont été captées et diffusées pour rendre visible un système violent qui met à mort 3 millions d'animaux chaque jour en France", rappelle Brigitte Gothière, porte-parole de l'association, dans un communiqué. "Ce procès doit surtout être l'occasion de soulever notre responsabilité collective, de nous interroger sur la légitimité de continuer à tuer des animaux."
195 infractions dénombrées
"Le système est défaillant" poursuit Bertrand Beylot. "On oblige les employés d'abattoirs à accélérer la cadence et à commettre des actes violents envers les animaux. Nous souhaitons des images de surveillance dans chaque abattoir. Mais nous voulons surtout avoir accès à ces images car, si elles restent en interne, ça n'a pas de sens." L'association rappelle que, suite à la diffusion de la vidéo de l'abattoir, le Procureur de la République a dénombré 195 infractions, notamment les mauvais traitements infligés aux animaux, des structures défaillantes et la tromperie du consommateur.
Les militants L214 n'en sont pas à leur première vidéo choc. La dernière en date a été diffusée le 22 février, pour dénoncer l'élevage de visons à fourrure. "Le contrôle vidéo, porté par le député Olivier Falorni, permettrait que les abattoirs puissent répondre de leurs infractions devant les tribunaux. Emmanuel Macron s'y était engagé pendant la campagne présidentielle. Pourtant, le projet de loi présenté par le gouvernement n'a pas repris cette proposition" déplore Brigitte Gothière, toujours dans ce même communiqué.