La journée internationale des droits des femmes aura lieu le 8 mars prochain. C’est l’occasion de mettre en lumière le parcours de Souzan, une réfugiée syrienne qui s’est installée à Clermont-Ferrand. Elle est désormais enseignante à l’université. Portrait.
Souzan affectionne les balades dans le jardin Lecoq de Clermont-Ferrand. C’est l’un des premiers endroits qu’elle a visité lorsqu’elle est venue passer son premier séjour en France comme étudiante en lettres, il y a 10 ans.
La jeune femme voyait son avenir en Syrie avec son époux. Elle s'apprêtait à soutenir son master à distance depuis Alep mais la guerre en a décidé autrement.
« Un mois avant ma soutenance, on s’est enfuis. On a quitté notre appartement. Je n’aurais jamais imaginé devoir partir de mon pays dans ces conditions et d’être réfugiée » confie-t-elle.
Désormais, Souzan est professeur de français langue étrangère auprès d'adultes. « C’est un domaine que j’aime beaucoup parce je trouve que la langue c’est la chose la plus importante quand on est à l’étranger. Je suis passée par là, je sais à quel point on peut être bloqué. C’est important d’aider les autres à passer cette étape de la langue ».
Depuis janvier, elle intervient à l'Université de Clermont. Elle a été sélectionnée par un programme européen unique en France pour l'inclusion d'enseignants réfugiés. Un nouveau défi pour Souzan.
« J’ai voulu la faire sortir de sa zone de confort en lui donnant un cours qui l’oblige à aller un peu plus loin. J’ai vraiment vu Souzan évoluer car au début il y a avait beaucoup de stress. Finalement, elle est rentrée dedans et elle a plus de confiance en elle », souligne Cécilia Brassier-Rodrigues qui est maître de conférence à l'UCA et coordinatrice du projet coLAB.
Aujourd'hui, le cours de Suzan aborde la situation des Kurdes. Un sujet qui lui tient à cœur.
Désormais jeune maman, Souzan espère continuer à transmettre et conjuguer sa vie professionnelle en Auvergne au futur.