L'information est tombée le 3 juin : le célèbre avion militaire Transall ne fera plus escale à l'Atelier industriel de l'aéronautique (AIA) pour sa maintenance à Clermont-Ferrand. Cela fait plus de 50 ans que l'avion venait à l'AIA. Les agents ont appris la nouvelle avec beaucoup d'inquiétudes.
Mardi 8 juin, à l’Atelier industriel de l’aéronautique de Clermont-Ferrand, un C-160 Transall a pris son envol. Les agents ont vu partir de chez eux ce qui pourrait être l'avant-dernier spécimen de cet avion de transport militaire. Un déchirement pour ceux qui ont travaillé dessus. Thomas Chabrier, mécanicien, indique : « On s’est tous un peu regardés en disant que c’était la dernière fois qu’on travaillait ensemble. C’est vraiment compliqué ».
Une histoire vieille de 50 ans
Après plus de 50 ans de bons et loyaux services, le Transall va prendre sa retraite. Son départ était prévu en 2018. Thomas Chabrier poursuit : « On s’était habitués au fait que ce soit repoussé chaque année. On nous avait parlé d’une dernière équipe. On attendait tous les noms de ceux qui allaient être affectés au Transall et là, personne ne s’attendait à ça. Vraiment personne ».
Des inquiétudes sur le plan de l'emploi
Il sera remplacé par l'A400M déjà en maintenance sur le site de Clermont-Ferrand. Mais pour les quelques agents Transall, il va falloir tout réapprendre. Sébastien Chapuis, représentant syndical CGT et chaudronnier à l'AIA, souligne : « C’est toute une institution vis-à-vis de l’AIA. Tout l’AIA travaille pour le Transall, pour la peinture, le nettoyage, les équipements, l’atelier où ils forment les pièces. Tout le monde travaille pour le Transall ». Bastien Laborde, représentant syndical CGT à l'AIA, ajoute : « La fin de vie du Transall était programmée avec la montée en charge de l’A400M et du C130. Aujourd’hui ce plan-là tombe complètement à la poubelle, puisque, prématurément, 2 ans avant la fin de vie du Transall, on arrête tout. Ils y a 90 agents qui vont devoir être reclassés au sein de l’établissement et on n’a pas forcément du travail pour 90 agents supplémentaires ». Il ajoute : « On aimerait vraiment que le Transall puisse continuer jusqu’en 2023, pour pouvoir monter en charge. Notre demande concerne les charges supplémentaires, à savoir la déconstruction d’autres aéronefs, des avions, des hélicoptères, des pumas, pour qu’on puisse donner du travail à ces 90 agents-là ». Aucun poste ne devrait être supprimé a confirmé la direction par téléphone. La campagne de recrutement ne devrait pas être impactée pour 2021.